global manga
zoom thématique
« Dessins désordonnés, dessins dérisoires, dessins grotesques le terme Manga (des kanji Man 漫 et Ga 画) a bien des significations qui évoluent avec le contexte historique de sa création.
Si on peut faire remonter l’origine du terme à Kankei Suzuki puis Hokusai qui popularise le terme avec ses « dessins grotesques », le manga dans son acception moderne se construit à partir début du 20e siècle comme la résultante d’influences qui doivent autant à l’histoire des arts graphiques Japonais qu’à des artistes extérieurs au Japon.
Influences revendiquées et parfaitement intégrées (George Ferdinand Bigot, qui vécut au Japon entre 1882 et 1899, n’est-il pas considéré par les Japonais comme le « Caricaturiste de l’ère Meiji » ?), la narration en cases successives, les bulles sont autant d’éléments intégrés qui conduisent au manga moderne et son ultime signification : images qui s’enchaînent.
Si on entend par « Global Manga », l’appropriation stylistique, les emprunts symboliques et thématiques au Manga par des artistes non-Japonais (au hasard, Philippin avec Julius Villanueva, Algérien avec Matougui Fella, Français avec Boulet et Aseyn, et même Haida avec Michael Nicoll Yahgulanaas), on peut également faire entrer dans cette catégorie les adaptations en Manga de comics américains (Batman dès les années 60, Spiderman dès les années 70, Avengers, Justice League…), témoignant des constants échanges et courants qui remuent la bande dessinée mondiale…
En France, la découverte de l’univers du manga Japonais se teinte de nostalgie, car indissociable des anime du mercredi après-midi, eux même tirés d’œuvres de Mangakas fameux au Japon :
- Gô Nagai (avec Goldorak),
- Leiji Matsumoto (avec Albator),
- Riyoko Ikeda (avec Lady Oscar),
- Akira Toriyama (avec Dragon Ball)
- Osamu Tezuka (avec le Roi Léo).
Même si plusieurs initiatives éditoriales seront tentées dès les années 70 (dans des magazines comme Budo ou le Cri qui tue) pour imposer le manga en France, il faudra attendre la parution chez Glénat du Akira de Katsuhiro Otomo en 1990, œuvre séminale qui influencera des générations de dessinateurs dans le monde entier.