Master Histoire et civilisations
Histoire et sociétés coloniales des Amériques ibériques
- Serge Gruzinski, directeur d’études EHESS, directeur de recherche émérite CNRS
- Jeudi de 14h à 17h
- Du 24 octobre 2024 au 26 juin 2025 (sauf les 14/11, 23/01, 06/03, 15/05, 12/06)
- Salle 2
- Ouvert aux étudiants de l’École du Louvre
Quels furent les effets de la mondialisation ibérique sur les sociétés et les individus qu’elle a contraints à vivre ensemble ? Poursuivant l’étude d’un corpus exceptionnel de lettres particulières, nous analysons l’impact de la mondialisation sur ses différents acteurs, Européens, métis, Africains et Amérindiens tout au long du XVIe siècle. Sont concernés l’Amérique espagnole, le Brésil mais également l’Afrique et l’Asie des Portugais sans négliger les effets de retour sur la péninsule Ibérique. La diversité et le caractère sériel des sources conservées aux archives de Séville permettent de saisir la portée de la dilatation des espaces et de la transformation du rapport au temps sur le vécu individuel.
Qu’advient-il des familles dont les membres sont séparés par des océans ? Qu’en est-il des relations entre les couples et les générations ? Dans quelle mesure la place de la femme est-elle redéfinie en l’absence de l’époux parti en Amérique ? Que devient l’autorité paternelle ? L’enquête reprend les travaux de la démographie historique et de l’histoire des émotions pour se centrer sur les processus de métissage car ces migrants européens sont en contact constant avec d’autres populations, d’autres environnements et d’autres modes de vie : indigènes, africains et métisses.
Envisagée sous l’angle de la personne, de l’intime et du local, cette histoire de la colonisation ibérique propose une relecture du passé à la fois enracinée dans l’étude des textes et des objets et ouverte sur des problématiques contemporaines liées à l’étude des familles transnationales et de l’émigration. De quoi dégager ce que l’analyse renouvelée du XVIe siècle ibérique apporte à l’histoire de la colonisation, de l’écriture, du genre, et à une historiographie européenne encore focalisée sur les pays du Nord.
Master Anthropologie sociale et ethnologie
Les objets et les choses en sciences sociales : matérialités contemporaines, musées et collections
- Thierry Bonnot, chargé de Recherche CNRS
- Bernard Müller, chercheur associé au LAP, Institut d’ethnologie de Cologne (Allemagne)
- Christelle Patin, chercheure associée au centre Alexandre Koyré EHESS
- 2ème et 4ème mercredi du mois de 14h à 16h
- Du 09 octobre 2024 au 11 juin 2025 / Salle 2 (sauf 13/11/24 salle de cinéma et 14/05/25 salle 3)
- Ouvert aux étudiants de l’École du Louvre
Ce séminaire s’inscrit dans une anthropologie de la culture matérielle et s’appuie plus largement sur les sciences sociales étudiant le rapport aux non-humains. Nous nous intéressons aux productions matérielles et aux restes humains, aux œuvres et aux ustensiles, aux vestiges et aux images. Nous souhaitons faire parler les objets des sociétés où ils sont produits, utilisés et valorisés, en décrivant le plus scrupuleusement possible les enjeux et les conditions sociales et historiques de cette production, de cette utilisation et de cette valorisation. Ce sont les objets et les choses comme faits sociaux complexes qui retiennent notre attention, en tant qu’ils se trouvent toujours pris dans un enchevêtrement d’intérêts individuels et d’enjeux collectifs, au 10 cœur de conflits d’appropriations et d’entrecroisements de récits. Nous procédons à partir d’un ensemble d’études de cas, le plus souvent avec la participation d’invités. Ces cas choisis dans l’histoire des sciences humaines et sociales comme dans l’actualité et les publications récentes nous permettent de décrypter les grandes notions et concepts transversaux de ce champ de recherche en dressant un panorama de la littérature spécialisée. Les thèmes de la mémoire, des patrimoines et des musées seront centraux pour notre propos. Le rapport aux objets et aux entités composites a subi d’importantes mutations depuis quelques années, qu’il convient d’analyser sans perdre de vue leur ancrage dans une histoire longue.
Séminaire de master HCP et du master Patrimoine
Grands mythes de l’anthropologie et de l’archéologie. Regards sur le monde
- Anne Lehoërff, professeure CY Paris Universités, chaire Inex CY Cergy "Archéologie et patrimoine"
- André Delpuech, conservateur général du patrimoine, Centre Alexandre Koyré EHESS
- Un vendredi par mois de 10h à 13h
- 22 novembre, 20 décembre, 7 février, 7 mars, 11 avril, 16 et 23 mai, 6 juin
- Salle 2
- Ouvert aux étudiants de l’École du Louvre
Pour la 3e année consécutive, ce séminaire continuera d’explorer une vaste thématique, qui semble légère en apparence mais qui n’en n’est pas moins un sujet non seulement sérieux, et parfois grave. Il s’attachera à relever et débattre de certains grands mythes qui traversent l’anthropologie et de l’archéologie des sociétés sur toute la planète. Ces mythes donnent lieu à des histoires histoires fabuleuses qui fascinent le grand public tels les mystères de l’île de Pâques ou la fin du monde des anciens Mayas, etc. qui ont été en partie abordées dans le cadre de cet enseignement. Il en reste bien d’autres, et ce séminaire est loin d’avoir fait le tour de la question. L’Asie ou l’Inde par exemple ont a peine été effleurés. Il semble donc essentiel de poursuivre, d’aller plus loin, de mettre aussi en perspective et de faire fructifier les réflexions déjà conduites.
Ces histoires sont fantasques, elles séduisent et elles font partie d’une réalité dont les scientifiques doivent tenir compte, pour les expliquer, les dénoncer, en mesurer les conséquences sur les pratiques de recherche et leur réception. À côté de leur dimension fantastique ou romantique, ces visions pseudo-scientifiques peuvent en effet recouvrir des dimensions bien plus subversives et manipulatrices, avec des visées idéologiques, religieuses, racistes ou nationalistes.
Le séminaire envisage un tour d’horizon de sujets ou de terrains inexplorées. De cette manière, il séminaire entend présenter et débattre de ces mythes et de ces croyances, les analyser, les déconstruire, montrer les logiques idéologiques ou religieuses sous-jacentes, voire les éventuels enjeux politiques. Chaque séance sera l’occasion d’expliquer comment ces mythes se sont construits, de réfléchir à leur portée, d’aborder la réalité historique et archéologique de sociétés replacées et historicisées dans leur contexte