Bondaz Julien (2010-2011)

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Nom : Bondaz
Prénom : Julien

Statut : Chercheur post-doctorant, musée du quai Branly - Jacques Chirac (2010-2011)

Membre du projet de recherche ANR Anthropologie de l’art : création, mémoire, rituel, dirigé par Carlo Severi (Laboratoire d’anthropologie sociale et musée du quai Branly - Jacques Chirac)

Membre du CREA (Centre de Recherches et d’Etudes Anthropologiques), et affilié à l’axe de recherche « Mondialisation, corps, santé et nature ».
Membre du Réseau des Chercheurs sur les Patrimonialisations

Domaine de recherche

- Afrique de l’Ouest, anthropologie du patrimoine, anthropologie de l’art, ethnomuséologie, anthropologie de la nature
- Anthropologie urbaine, ethnographie des sociabilités urbaines
- Histoire de la discipline, épistémologie
- ethnopsychiatrie

Formation

2009 : doctorat en anthropologie (Université Lyon 2)


2006-2009 : allocataire de recherche (Université Lyon 2)


2004 : maîtrise de Lettres Modernes (Université Lyon 2)


2003 : licence d’Histoire de l’Art (Université Lyon 2)

Projet(s) de recherche

Thèse : L’exposition postcoloniale. Formes et usages des musées et des zoos en Afrique de l’Ouest (Niger, Mali, Burkina Faso)
Les musées et les zoos d’Afrique de l’Ouest apparaissent comme des « nouveaux terrains » pour la recherche ethnologique et invitent à articuler une anthropologie historique et une ethnographie de la mise en exposition (une ethnomuséologie). L’étude conjointe de ces musées et de ces zoos permet en effet de questionner à la fois les transformations historiques (notamment postcoloniales) que la présentation d’objets et d’animaux vivants subit et les différents usages qui en sont faits. Ce sont ces usages qui donnent un sens et une fonction sociale à la mise en exposition. En donnant à lire les résultats d’une recherche ethnographique approfondie, menée au Niger, au Mali et au Burkina Faso, il s’agit également d’expliquer comment les relations aux objets et aux animaux exposés dans les musées et les zoos de ces trois pays constituent avant tout des relations sociales. On verra ainsi que les usages rituels de la mise en exposition sont particulièrement fréquents en Afrique de l’Ouest, et obligent à interroger d’une manière nouvelle cette forme relationnelle spécifique qu’est l’exposition postcoloniale.

Projet postdoctoral : Permis de capture. Collectes d’objets et captures d’animaux en Afrique Occidentale Française (1928-1958)

L’attribution d’un « permis de capture scientifique » à Marcel Griaule par le Ministère des Colonies, en 1931 et pour toute la durée de la Mission Dakar-Djibouti, est remarquable à plus d’un titre. Sur le plan historique, elle est révélatrice des relations entre l’ethnologie française et les institutions muséales dans le contexte colonial. C’est d’ailleurs le rattachement du musée d’ethnographie du Trocadéro au Muséum national d’histoire naturelle, en 1928, qui fait office de point de départ pour la périodisation proposée ici. Au niveau épistémologique, l’attribution du « permis de capture » est symptomatique du « paradigme de la collecte » dont parle Vincent Debaene à propos de la pratique du terrain ethnographique dans l’entre-deux-guerres. Les enjeux méthodologiques, théoriques et épistémologiques des relations entre collectes d’objets ethnographiques et productions de savoirs anthropologiques apparaissent centraux lorsqu’il s’agit de faire l’histoire de la discipline, et de ses développements africanistes en particulier, comme l’ont bien montré, notamment, Jean Jamin et Eric Jolly.


Il est révélateur cependant que les études mentionnant ce « permis de capture » soient consacrées avant tout aux collectes ethnographiques. Le terme de « capture » est pourtant polysémique et peut désigner, au-delà de son sens étymologique (« action de prendre ») et par métonymie, les prises de chasse et de pêche. Or, précisément, les collectes de spécimens naturalistes et, surtout, les captures d’animaux vivants qui constituent le quotidien de la Mission Dakar-Djibouti et auxquelles participent tous les membres ne sont quasiment jamais étudiées, ni même mentionnées. Alors même que la pluridisciplinarité est présentée comme un aspect fondamental de la méthodologie griaulienne, les collectes qui ne sont pas ethnographiques sont le plus souvent négligées par les historiens de la Mission Dakar-Djibouti.


Or, de ce point de vue, le cas des missions Griaule n’est pas exceptionnel. Nombreux sont les ethnographes qui collectent également des animaux (y compris des spécimens vivants) et les naturalistes qui ramènent de leurs missions, outre des souvenirs personnels, des objets ethnographiques pour les musées français. Les administrateurs coloniaux, les militaires et les missionnaires sont eux-mêmes, peut-être en premier lieu, des collecteurs polyvalents, cibles d’instructions multiples concernant les bonnes manières de documenter les objets ethnographiques ou de naturaliser les collections zoologiques. Derrière la polysémie du « permis de capture », c’est donc la pluralité des pratiques de collecte qui apparaît. Ainsi, à l’heure où la distinction entre patrimoine culturel et patrimoine naturel ne cesse de faire débat et où le « grand partage » entre culture et nature est remis en question, il paraît particulièrement heuristique de proposer une approche conjointe des collectes et des captures, en l’occurrence dans le contexte colonial africain.


Entre une histoire institutionnelle bien connue (les relations entre le musée d'ethnographie du Trocadéro, puis du musée de l'Homme, et le Muséum national d'histoire naturelle) et une approche muséographique également depuis longtemps développée (en particulier l'influence des classifications naturalistes sur la mise en exposition des objets ethnographiques), il s'agit donc pour résumer d’interroger la collecte en amont de la collection. Autrement dit, on prêtera attention à ce qui se joue sur le terrain, aux interférences contextuelles et relationnelles qui résultent des collectes et des captures et aux effets ainsi produits sur les objets et sur les animaux, sur leur perception, sur leur carrière ou leur biographie, sur les différentes requalifications qu’ils subissent. On s’interrogera en particulier sur les jugements esthétiques concernant les objets et les animaux collectés, sur la question du goût et sur les aspects sensibles des relations des collecteurs aux collections qu’ils rassemblent. Au-delà, l’enjeu sera aussi de participer à des débats théoriques et à des réflexions épistémologiques plus généraux concernant l’anthropologie de la culture matérielle et l’anthropologie de l’art, mais aussi l’anthropologie religieuse.

Autres projets en cours :
Recherches sur les sociabilités urbaines et les patrimonialisations au Mali et au Sénégal.

Enseignement

2009-2010 : Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER), Département d’anthropologie, Université Lumière Lyon 2.


2006-2009 : Chargé de cours, Département d’anthropologie, Université Lumière Lyon 2.

Publications

2011 : « L’ethnographie comme chasse. Michel Leiris et les animaux de la mission Dakar-Djibouti », Gradhiva, n° 13 (à paraître).

2010 : avec Michèle Cros, « Si un lion était ethnographe… », introduction à M. Cros et J. Bondaz (textes présentés et rassemblés par), Sur la piste du lion. Safaris ethnographiques entre images locales et imaginaire global, Paris, L’Harmattan : 9-21.

2010 : « La maison où voir le lion. Pistes fauves au zoo de Bamako (Mali) », in M. Cros et J. Bondaz (textes présentés et rassemblés par), Sur la piste du lion. Safaris ethnographiques entre images locales et imaginaire global, Paris, L’Harmattan : 107-118.

2009 : « Imaginaire national et imaginaire touristique. L’artisanat au Musée National du Niger », Cahiers d’Etudes Africaines, n° 193-194 : 365-389.

2009 : « Le génie du lieu. La fusion des patrimoines matériels et immatériels au Musée National du Niger », in L. Turgeon (dir.), Spirit of Place : Between Tangible and Intangible Heritage. L'esprit du lieu : entre le patrimoine matériel et immatériel, Québec, Presses de l’Université Laval : 23-32.

2009 : « Topographie magico-religieuse et espace muséal. Territoires, trajectoires et transes au Musée National du Niger. », in E. Berthold (dir.), Patrimoine et sacralisation, patrimonialisation du sacré, Québec, éditions Multimondes : 269-282.

2008 : « Crise de voiture et panne de folie. Itinéraire thérapeutique dans Cocorico, Monsieur Poulet ! de Jean Rouch », Psychopathologie Africaine, vol. XXXIV, n° 2 : 243-255.

2008 : « Mort de l’objet et vif du sujet. Des fétiches au Musée National du Mali », in M. Cros et J. Bonhomme (dir.), Déjouer la mort en Afrique. Or, orphelin, fantômes, trophées et fétiches, Paris, L’Harmattan : 129-158.

2007 : « Jean-Pierre Coudray ou l’hospitalité psychiatrique », postface à J.-P. Coudray, Freud et les Jiné. Un psychiatre au Mali (1981-1987), Paris-Bruxelles, éditions La Maison d’à côté : 171-187.

Comptes-rendus

2010 : Anne-Marie Bouttiaux, Persona. Masques d’Afrique : Identités cachées et révélées, Tervuren / Milan, Musée royal de l’Afrique Centrale / 5 Continents, 2009, Journal des Africanistes, 80 (1-2), 2010 : 317-319.

2010 : Giorgio Blundo et Jean-Pierre Olivier de Sardan (eds), Etat et corruption en Afrique. Une anthropologie comparative des relations entre fonctionnaires et usagers (Bénin, Niger, Sénégal), Marseille, APAD/Paris, Karthala, 2007, L’Homme, 193, 2010 : 227-229.

2010 : Anne-Marie Bouttiaux, (dir.), 2007, Afrique : musées et patrimoines pour quels publics?, Tervuren - Paris, Musée royal de l'Afrique centrale, Culture Lab éditions – Karthala, 2007, Journal des Africanistes, 79-1, 2010 : 288-290.

2010 : Odile Journet-Diallo, Les créances de la terre. Chronique du pays Jamaat (Jóola de Guinée-Bissau), Turnhout, Brepols, 2007, Anthropologie et sociétés, vol. 38, 2010  [en ligne : http://www.ant.ulaval.ca/anthropologie etsocietes/upload/fil_44.pdf?1265228229873]

2009 : Corinne Cauvin Verner,  Au désert. Une anthropologie du tourisme dans le Sud marocain, Paris, L’Harmattan, 2007, Cahiers d’Etudes Africaines, n° 193-194, 2009 : 631-633.

2009 : Wanjohi Kibicho, Tourisme en pays maasaï (Kenya) : de la destruction sociale au développement durable, Paris, L’Harmattan, 2007, Cahiers d’Etudes Africaines, n° 193-194, 2009 : 644-645.

2008 : Julien Bonhomme, Le Miroir et le crâne. Parcours initiatique du Bwete Misoko (Gabon). Paris, CNRS Éditions et Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2005, Psychopathologie africaine, vol.34, n°1, 2008 : 145-146.