Le 03 juin 2023

Installation photographique d'Abdoulaye Barry

À l’occasion de la Nuit Blanche, découvrez les œuvres du photographe tchadien Abdoulaye Barry.

Abdoulaye Barry, artiste photographe tchadien, est lauréat du prix de la photographie du musée du quai Branly Jacques Chirac en 2019. À l’occasion de la Nuit Blanche, six œuvres de sa série Un si grand lac sont exceptionnellement sorties des réserves pour vous être présentées. 

Nos guides conférenciers sont présents toute la soirée pour vous donner un court éclairage sur son travail.

  • de 19h à minuit
  • activité gratuite, en accès libre

à réécouter en ligne

Le prix pour la photographie 

Le Prix pour la Photographie (anciennement programme de Résidences photographiques) témoigne depuis 2008 de l’engagement du musée du quai Branly-Jacques Chirac au service de la création photographique contemporaine et extra-européenne. Il s’adresse aux artistes photographes, originaires de l’un des quatre continents représentés dans les collections du musée – Afrique, Asie, Amériques, Océanie. 
Le musée finance ainsi chaque année les créations de trois lauréats, sélectionnés sur la base d’un projet original, en cohérence avec leur trajectoire artistique, et produit une sélection d'images de ces travaux alors intégrés à la collection du musée. 

UN SI GRAND LAC

En 2019-2020, Abdoulaye Barry, lauréat du Prix pour la Photographie du musée du quai Branly-Jacques Chirac, réalise une série d’images intitulée Un si grand lac, au bord du lac Tchad. Il évoque ainsi son projet : "Situé au cœur de la bande sahélienne, le lac Tchad constitue une ressource en eau essentielle pour les pêcheurs, éleveurs et cultivateurs des quatre pays riverains : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Ce lac a connu d’importants changements ces dernières décennies. Les sécheresses répétées des années 1970 et 1980 ont entraîné son assèchement rapide, entraînant des conséquences pour les populations.
Le projet est né de mon envie de partager avec le plus grand nombre les réalités de cette partie méconnue du Tchad appelée la région du Lac, où la violence alimentée par les insurgés de la secte Boko Haram, le déversement des milliers de réfugiés et de personnes déplacées font chanceler les moyens de subsistance des populations. Par ailleurs, le changement climatique et la dégradation de l’environnement érodent les moyens de subsistance des agriculteurs, des pêcheurs et des éleveurs.

Un si grand lac, c’est ce regard sur le lac Tchad devenu le champ de bataille de Boko Haram. Cette histoire de l’Afrique qui court, à cent à l’heure, dans la détresse du Sud et les interrogations du Nord. Des familles fuyant la furie meurtrière de Boko Haram. Le lac Tchad vit depuis les indépendances sous un soleil qui grille ses populations et les enferme dans le silence et l’oubli.

Dans cette galerie de portraits nocturnes je souhaite témoigner de l'existence fragile de ce peuple déplacé qui erre la nuit pour se cacher dans la brousse et dans les champs, disposant pour seul moyen de défense d'outils pour l'exploitation du sol, et s'éclairant à l'aide des lumières des téléphones portables. Des populations vulnérables dont les destins menacés entrent en résonance avec une époque marquée par les bouleversements politiques, économiques, sociaux et religieux, dans un monde qui se cherche un destin."

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L'installation en images

Vue de l'installation photographique "Un si grand lac" d'Abdoulaye Barry dans le hall du musée

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