Le 07 mai 2022

Transmettre et questionner les identités

Séance de courts métrages Wapikoni mobile

La médiathèque du musée du quai Branly-Jacques Chirac a pour mission de constituer une collection de films et porte un intérêt particulier aux expressions cinématographiques contemporaines ainsi qu’à l’autoreprésentation des peuples des premières nations.

En 2020, la médiathèque a acquis le coffret édité par Wapikoni à l’occasion des 15 ans de l’organisation. Il réunit une sélection de 200 courts métrages réalisés entre 2004 et 2018 par les membres des communautés des Premières Nations du Canada.

Wapikoni mobile

Wapikoni mobile est un organisme de formation constitué d’un ensemble de studios ambulants de créations audiovisuelles et sonores. Ses membres interviennent au Canada, auprès des Nations atikamekw, algonquin, innus, mohawk, crie, kitcisakik, etc ainsi qu’auprès de communautés autochtones partout dans le monde.
La chaine de réalisation est entièrement maitrisée par des membres des Premières Nations.
Les courts métrages sélectionnés ici, parmi les centaines de films réalisés grâce à Wapikoni, évoquent les questionnements atour de l’identité et de la transmission intergénérationnelle des membres des Premières nations. Par la scénarisation et la mise en scène d’histoires et de points de vue internes, ces films participent à l’affirmation de la souveraineté culturelle des Premières Nations. Le Wapikoni mobile favorise ainsi l’émergence d’une cinématographie autochtone dynamique et puissante. 

City girl rez woman (fille urbaine, femme de réserve) de Debbie S.Mishibinijima
Canada | 2014 | 7min | vostfr

Debbie a perdu sa langue maternelle quand sa famille s’est installée à Toronto. Devenue adulte et mère à son tour, elle raconte ses tentatives pour comprendre qui elle est vraiment en voyageant dans son enfance et sur le territoire de la Réserve.

Debbie S. Mishibinijima est une Odawa/Potawatomi du territoire non cédé de Wiikwemkoong. Elle diplômée en communication à l'Université Laurentienne et d'un programme de radiodiffusion et nouveaux médias au Cambrian College. Elle a travaillé à la Wawatay Native Communications Society à Sioux Lookout et à Timmins en tant que journaliste et productrice multimédia. Sa vision à long terme est d'utiliser la technologie moderne pour promouvoir et revitaliser la langue Anishinaabemowin. 

Crossing the dam – Ajumin (la traversée du barrage -Ajumin) de Monique Manatch
Canada | 2016 | 10min | vostfr

Depuis la mort de ses parents et malgré son départ pour vivre en ville, Monique tente de reconstruire le lien avec sa communauté et sa famille dans le but d’assurer la transmission d’une culture et d’une histoire pour aider son fils à comprendre d’où il vient.

Monique Manatch est Algonquine du lac Barrière. Après avoir obtenu un diplôme en radiodiffusion au Humber College, Monique a travaillé pendant plusieurs années comme rédactrice créative dans des stations de radio en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. Pendant de nombreuses années, elle a été directrice du programme de diplôme postsecondaire en médias autochtones au First Nations Technical Institute, sur le territoire mohawk de Tyendinaga. Monique Manatch est l'un des membres fondateurs de l'Indigenous Cultre and Media Innovation et en prend la direction en 2004. Elle agit pour le soutien de la création et de l’accès aux arts multimédias pour les Autochtones et à la préservation des connaissances traditionnelles.

Rien sur les mocassins de Eden Awashish
Québec | 2016 | 4min | vofr

Il n’y aura pas de film sur les mocassins. Voilà comment la grand-mère de la réalisatrice, Eden Awashish, décide de répondre au projet de sa petite-fille. Le film nous parlera donc de transmission mais sans livrer des secrets qui ne nous appartiennent pas.

Eden Mallina Awashish est québécoise. Elle a réalisé trois films remarqués depuis ses débuts avec le Wapikoni : Revers de Rimbaud (expérimental), Notcimik Itekera (documentaire) et Rien sur les mocassins. Elle utilise le cinéma comme un moyen d’assurer la transmission des savoirs dans sa culture et participer à l’affirmation la place de Atikamekws dans le paysage sociale et culturel. 

Nitanish (à ma fille) de Melissa Mollen Dupuis
Québec | 2016 | 3min | vofr

En fabricant la couverture traditionnelle qui la tiendra au chaud, une maman adresse un tendre message à la petite fille dont elle enceinte. Elle s’inspire de la couverture cérémonielle de Kowkachish Manakanet, femme de Mestawapeo Sam Rich, un Shaman, décédé vers 1950. 

Melissa Mollen Dupuis, originaire de Mingan sur la Côte-Nord au Québec. Elle est réalisatrice, animatrice de radio et militante pour les droits des autochtones. Melissa est une figure active de la lutte autochtone au Québec. Elle est notamment connue comme la co-initiatrice, avec Widia Larivière, de la section québécoise du mouvement Idle No More - Jamais plus l'inaction (mouvement de contestation des Premières Nations du Canada ). Elle agit comme animatrice au sein du regroupement Montréal autochtone et au Jardin des Premières Nations de Montréal. En 2014, elle est nommée présidente de Wapikoni Mobile. Depuis 2021, elle anime l'émission "Kuei! Kwe!" sur Radio-Canada Première. 

Kupanishkeu de Mélodie Jourdain-Michel
Canada | 2016 | 5min | vofr

En traçant un parallèle entre la vie de son arrière-grand-mère et la sienne, la réalisatrice raconte, avec la poésie des images et la sonorité des textes, comment elle est inspirée par la force et le courage de son ancêtre Kupanishkueu.

Mélodie Jourdain Michel est une innue de la communauté d’Uashat mak Mani-Utenam, sur la Haute-Côte-Nord du Québec. Huit ans après avoir quitté sa communauté de Uashat mak Mani-utenam pour entreprendre des études à Québec et à Montréal, Mélodie a décidé d’y revenir afin de poursuivre sa carrière en tant qu’intervenante auprès des jeunes autochtones. Elle est coordonnatrice du projet Pimishka!, un projet d’intervention par la nature et l’aventure, porte-parole de du Wapikoni Mobile et du Réseau jeunesse des Premières Nations du Québec et du Labrador. Elle participe ainsi à divers événements afin de renforcer l’identité innue. 

More than a stereotype (Plus qu'un stéréotype) de Sinay Kennedy
Canada | 2018 | 4min | vostfr

Les cultures et les identités sont-elles figées et immémoriales ou sont-elles actives et vivantes comme les représentants des Premières Nations du Canada ? ce film est l’acte d’une jeune réalisatrice qui fait du cinéma son moyen d’affirmation.

Sinay Kennedy est née en 2000 dans la communauté Dénée de Clearwater Rivere. More than a stereotype est le deuxième court métrage qu’elle réalise avec le Wapikoni. Elle se lance dans la réalisation après avoir commencé à travailler comme assistante formatrice en 2017. Passionnée de scénarisation et de montage, Sinay aspire à étudier le cinéma.

Wamin (La pomme) de Katherine Nequado
Québec | 20168| 3min | vostfr

Rouge à l’extérieur et blanche à l’intérieur, comme une pomme. Le film est une performance qui met en scène frontalement la question de la définition de l’identité et de la perception de soi par soi-même et les autres.

Katherine Nequado est Atikamekw de Manawan. En 2017, elle réalise ce premier court-métrage lors de l’atelier de création de Montréal. Wamin (La pomme) a été présenté un peu partout au Québec et à l’étranger. Ce premier contact avec la réalisation lui a donné envie d’étudier le cinéma.

Lien vers la programmation sur le site internet du Festival Jean Rouch.

L'événement en images

"Rien sur les mocassins"

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