Le tatouage court aujourd’hui sur toutes les peaux. Mais durant des décennies, il fut en France l’apanage des mauvais garçons, la marque de leur passage dans les bagnes d’outre-mer et les prisons centrales de la métropole. Les photos de l’identité judiciaire prises lors des arrestations, qui constituent une galerie unique de gueules de marlous, mettent à nu les truands en dévoilant slogans vengeurs, pensées mélancoliques, dessins obscènes, souvenirs d’Afrique… la « poésie de la canaille malheureuse » comme l’écrivait Albert Londres.
Par Jérôme Pierrat, journaliste, spécialisé en criminologie et rédacteur en chef de Tatouage magazine et auteur avec Eric Guillon de Mauvais garçons, Portraits de tatoués. 1890-1930 (Editions La Manufacture de Livres, 2013).
Avec Eloïse Quétel sur les collections de peaux tatouées dans les instituts médicaux légaux et la conservation d’un patrimoine caché : de l’anthropologie criminelle à l’intention esthétique.