Le 19 nov. 2020

Hydrographier les lointains

XVIIIe-XXe siècle

A l’occasion de la célébration de 300 ans d’hydrographie française, le Shom, le Service historique de la Défense et le musée du quai Branly - Jacques Chirac s’associent pour une journée d’étude consacrée à l’hydrographie dans les eaux « extra-européennes ». Sous le haut patronage de la ministre des Armées, madame Florence Parly.

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Si l’histoire des techniques de cartographie scientifique au XVIIIe siècle dans les mers du Sud est bien connue, la pratique de l’hydrographie dans les empires coloniaux et dans les eaux internationales au XIXe et XXe siècle a été peu abordée.
Il s’agit d’abord de décrire et de comprendre le cadre politico-administratif de constitution des savoirs hydrographiques.
Le premier thème de la journée sera donc la circulation des hommes et des cartes entre les rivages lointains de l’Empire et un « centre de calcul » parisien, le Dépôt des cartes, où ces savoirs s’accumulent et se transmettent.
Dans le chapitre de la Science en action (1989) où il introduit ce concept, Bruno Latour raconte comment en 1787 un autochtone dessine pour Lapérouse une carte de Sakhaline, dont le marin européen ignore s’il s’agit d’une île ou d’une péninsule. On s’intéressera à cette « part métisse » des cartes hydrographiques, c’est-à-dire l’incorporation de savoirs autochtones dans leur confection.
Il conviendra enfin de s’interroger sur les modalités de transfert des savoirs hydrographiques dans le contexte de la décolonisation, ainsi que sur les usages politiques des cartes anciennes dans les controverses de souveraineté.


  • Comité scientifique

    • Patrick Boureille, Service Historique de la Défense
    • Isabelle Delumeau, Ecole navale
    • Vincent Guigueno, musée du quai Branly – Jacques Chirac
    • Marie-Françoise Lalancette, Shom
    • Olivier Quicampois, Musée national de la Marine
    • Hélène Richard, Académie de marine

    Coordination

    • Claire Favot, Shom
    • Anna Gianotti Laban, musée du quai Branly – Jacques Chirac
    • Hélène Lecornu, Shom



  • Lieu :  En ligne
  • Dates :
    Le jeudi 19 novembre 2020 de 09:30 à 17:30
  • Accessibilité :
    • Handicap visuel
    • Handicap auditif bim (T)
    • Handicap moteur
  • Public :   Chercheur, étudiant
  • Categorie : Colloques
  • Gratuit (événement en ligne)

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Hydrographier les lointains, XVIIIe-XXe siècle - Journée d’étude 19 novembre 2020
Programme: 9h45 Ouverture du colloque 00:07 Message de madame Florence Parly, ministre des Armées 03:06 Mot d’ouverture de Laurent Kerléguer, directeur général du Shom 06:13 Philippe Charlier, directeur du département de la Recherche et de l’Enseignement, musée du quai Branly - Jacques Chirac 10h-11h30 Genèse d’une administration d’empire 08:42 Modératrice : Hélène Richard, Académie de Marine 12:26 Où sont les Caraïbes ? Rivalités impériales, esclavage et présence autochtone dans la mer des Caraïbes cartographiée (XVIe-XVIIIe siècles) David Chaunu, Université de Bretagne Occidentale 45:44 La longue et complexe construction de l’image cartographique du fleuve Saint-Laurent par les Français aux XVIIe et XVIIIe siècles Jean-François Palomino, Bibliothèque et Archives nationales du Québec 1:06:53 En relevant les eaux tropicales : l’organisation des levés hydrographiques néerlandais au XIXe siècle (intervention en anglais, sous-titrée en français) Ferjan Ormeling, Université d’Amsterdam 11h30 Temps d’échanges 1:33:22 Temps d’échanges 11h45 Présentation et projection du film Paré pour la sonde (13min) 1:53:25 Film de reconstitution historique d’un levé hydrographique au début des années 1800 réalisé pour le Shom par l’ECPAD, avec le soutien de l’Amicale des hydrographes (Amhydro), de l’association Hermione - La Fayette et de l’École navale. 12h Pause 13h30-15h15 Hydrographie et ethnographie 2:05:41 Modérateur : Olivier Quiquempois, musée national de la Marine 2:08:10 À propos de la collection de « cartes » des Îles Marshall du musée du quai Branly – Jacques Chirac Nicolas Garnier, musée du quai Branly – Jacques Chirac 2:37:39 « Stick charts » des îles Marshall : échanges de connaissances historiques et contemporaines sur le pilotage par les vagues Stick charts of the Marshall Islands: Historic and contemporary exchanges of knowledge about wave piloting (intervention en anglais, sous-titrée en français) Joseph Genz, Université d’Hawaï, à Hilo Louis Gaussin : hydrographe, linguiste et donateur 2:57:06 Vincent Guigueno, musée du quai Branly – Jacques Chirac 3:17:03 Hélène Guiot, Inalco 3:24:55 L’hydrographe aux aquarelles : les campagnes de Maurice Rollet de l’Isle au XIXe siècle Nathan Godet, Université de Poitiers 15h15 Temps d’échanges 3:47:26 Temps d’échanges 15h30-16h45 Hydrographie, outre-mer et organisations internationales, XIXe-XXe siècle 4:08:38 Modératrice : Marie-Françoise Lequentrec-Lalancette, Shom Les missions hydrographiques franco-anglaises au Japon fin XIXe siècle 4:12:10 Isabelle Delumeau, École navale, et 4:28:55 Captain Michael Barritt, officier de la Royal Navy en retraite. Il a servi comme hydrographe de la Royal Navy de 2001 à 2003. La création de l’OHI, ou la naissance de la cartographie marine internationale Jean-Christophe Fichou*, professeur agrégé d’histoire, Brest 4:45:19 Cartographier, décrire et nommer la Polynésie : de la mission géodésique des Tuamotu à la mission hydrographique du Pacifique (1947-1978) Patrick Boureille, Service historique de la Défense 16h45-17h30 Questions des auditeurs et conclusions 5:18:37 Questions des auditeurs et conclusions * absent excusé Hydrographier les lointains, XVIIIe-XXe siècle 19/11/2020 À l’occasion de la célébration de 300 ans d’hydrographie française (création du dépôt des cartes et plans le 19 novembre 1720), le Shom (Service hydrographique et océanographique de la marine) et le musée du quai Branly – Jacques Chirac s’associent pour une journée d’études consacrée à l’hydrographie dans les eaux « extra-européennes ». La dimension politique de la cartographie a été bien étudiée pour la géographie terrestre : l’hydrographie mérite également un examen plus attentif de la part des historiens. Si l’histoire des techniques de cartographie scientifique au XVIIIe siècle dans les mers du Sud est bien connue, la pratique de l’hydrographie dans les empires coloniaux et dans les eaux internationales aux XIXe et XXe siècles a été peu abordée avant la thèse d’Isabelle Delumeau (2017). Il s’agit d’abord de décrire et de comprendre le cadre politico-administratif de constitution des savoirs hydrographiques. Le premier thème de la journée sera donc la circulation des hommes et des cartes entre les rivages lointains de l’Empire et un « centre de calcul » parisien, le dépôt, où ces savoirs s’accumulent et se transmettent. Dans le chapitre de La Science en action (1989) où il introduit ce concept, Bruno Latour raconte comment en 1787 un autochtone dessine pour Lapérouse une carte de Sakhaline, dont le marin européen ignore s’il s’agit d’une île ou d’une péninsule. On s’intéressera à cette « part métisse » des cartes hydrographiques, c’est-à-dire à l’incorporation de savoirs autochtones dans leur confection. Il conviendra enfin de s’interroger sur les modalités de transfert des savoirs hydrographiques dans le contexte de la décolonisation, ainsi que sur les usages politiques des cartes anciennes dans les controverses de souveraineté.
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