Jeune femme au visage peint
Photographie
- Type d'objet : Photographie
- Photographe : Claude Lévi-Strauss (1908 - 2009) ;
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Brésil – Mato Grosso do Sul (état) – Serra Bodoquena – Nalike (village)
- Date : 1935-1936 : date de prise de vue
- Matériaux et techniques : Tirage sur papier baryté monté sur carton
- Dimensions et poids : Dimensions du tirage : 7,6 x 11 cmDimensions du montage : 22,5 x 29,3 cm
- Donateur : Claude Lévi-Strauss ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Photothèque) ;
- Evénement : Mission Claude Lévi-Strauss chez les Indiens de la Sierra Bodoquena et chez les Bororo (Brésil) novembre 1935-mars 1936
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : PP0002033
- Numéro de gestion : 70.2007.65.132
Description
Portrait d'une jeune femme au visage peint.Légende portée sur le carton de montage de la photothèque du musée d’ethnographie du Trocadéro : "Jeune femme au visage peint. Jadis les motifs étaient tatoués ou peints ; seule la dernière méthode subsiste. La femme peintre (les hommes sont sculpteurs) improvise sur une compagne, parfois un garçonnet - les hommes abandonnent plus rapidement la coutume - , sans modèle, esquisse, ni point de repère, avec une fine spatule de bambou trempé dans le suc du genipapo - incolore au début mais qui devient bleu-noir par oxydation. Elle orne la lèvre supérieure d'un motif en forme d'arc terminé aux deux bouts en spirales ; puis elle partage le visage au moyen d'un trait vertical, coupé parfois horizontalement. La face, écartelée, tranchée ou bien même taillée en oblique, est alors décorée librement d'arabesques qui ne tiennent pas compte de l'emplacement des yeux, du nez, des joues, du front et du menton, se développant comme un champ continu. Ces composition savantes, asymétriques tout en restant équilibrées, sont commencées en partant d'un coin quelconque et menées jusqu'à la fin sans hésitation ni rature. Elles font appel à des motifs relativement simples, tels que spirales, esses, croix, macles, grecques et volutes, mais ceux-ci sont combinés de telle sorte que chaque oeuvre possède un caractère original. Malheureusement, il n'a pas été possible de pénétrer la théorie sous-jacente à cette stylistique : les informateurs livrent quelques termes correspondant aux motifs élémentaires, mais ils invoquent l'ignorance ou l'oubli pour tout ce qui se rapporte aux décors plus complexes. Soit, en effet, qu'ils procèdent sur la base d'un savoir-faire empirique transmis de génération en génération; soit qu'ils tiennent à garder le secret sur les arcanes de leur art."