Reliquaire zoomorphe (poisson), crâne
Restes humains
- Type d'objet : Restes humains
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Salomon, îles – Makira-Ulawa (province) – Owaraha (île)
- Culture : Océanie – Owa
- Date : début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, ossement : crâne humain, pigments
- Dimensions et poids : 35,3 x 15,5 x 211,5 cm, 10392 g
- Donateur : Monique de Ganay ; Donateur : Etienne de Ganay ; Donateur : Régine de Ganay - van den Broek d'Obrenan ; Donateur : Charles van den Broek d'Obrenan ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ; Collecte : La Korrigane ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1961.103.56.6
Description
Reliquaire en forme de grand poisson apparenté au thon, en bois peint noir. La tête de l'animal est dotée d'une puissante mâchoire sur laquelle un petit personnage est assis à califourchon. L'oeil est figuré par une pastille en relief, deux courbes indiquent les ouïes. Juste au dessus des ouies se trouvent cinq cavités où, des ailerons taillés dans du bois viennent se loger. A hauteur de la nageoire anale on note sur le ventre et sur le dos, un décor fait d'une rangée de petites protubérances. La nageoire caudale est en forme de croissant ; ses deux extrémités sont rapportées . Sur l'un des côtés un panneau maintenu par six chevilles en bois dur qui ferme la partie evidée du poisson destinée à recevoir la relique.
Usage
La terre sur l'île de Santa Anna est pauvre. La pêche est une ressource indispensable à la vie des populations. L'activité rituelle reflète cette liaison au monde marin. Les jeunes garçons étaient initiés dans des maisons construites en bord de mer ou étaient conservés ces reliquaires en forme de bonite ou de requin ainsi que les grandes pirogues de pêche et de guerre. Posés sur l'extrémité fourchue de gros poteaux ils recevaient les crânes des chefs alors que les os longs du défunt étaient déposés dans des pirogues miniatures. Les rituels de deuil permettaient de transformer ce mort en puissance tutélaire et protectrice. Il faut noter ici le rôle religieux du poisson, particulièrement important aux îles Salomon. Des dieux invoqués lors des combats prenaient parfois l'aspect d'un requin et des chefs ou des personnages importants pouvaient s'incarner après leur mort dans des espadons et des requins qui devenaient alors des divinités tutélaires.