Figure d'un dieu
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Akua hulu manu
- Géographie : Amérique – Amérique du Nord – États-Unis – Hawaii (état) – Hawaii (îles)
- Culture : Océanie – Hawaien
- Date : 18e siècle
- Matériaux et techniques : fibres végétales dont olonā plumes (Touchardia latifolia), dents de chien et nacre, fines lianes, bois
- Dimensions et poids : 67 x 32 x 22 cm
- Ancienne collection : Bibliothèque nationale de France ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1878.30.15
Description
Grand visage aux yeux ronds, à la bouche largement fendue et garnie de dents, surmontant un long cou. Le haut de la tête est plat ; un disque de nacre, surmonté au centre par une graine ronde, est mis à la place des yeux ; son nez est court, son arête courbe et les narines dilatées sont maintenues à l'intérieur par des bâtonnets. La grande bouche est garnie de deux rangées de canines de chien. Son fond est garni d'une bande en réseau de mailles de cordelette de fibre. Le menton en galoche est large et carré ; le cou, très long, s'évase vers le bas. Cette tête est faite d'une solide armature en vannerie d'osier, plate sur la partie postérieure, entièrement recouverte d'un réseau de mailles en fine cordelette de fibre dont les noeuds devaient servir primitivement à maintenir les plumes rouges dont il subsiste encore des traces. Ce réseau de mailles est plus serré sous le menton, au-dessus et autour des yeux. Sur la tête et derrière celle-ci une partie du réseau est en mailles plus laches et parait ne pas avoir servi à retenir des plumes mais à réunir les bords du réseau à mailles serrées Sur tout le pourtour du bas le réseau de mailles est retenu par des points de cordelette. A l'intérieur de l'armature, sur le côté gauche, une cordelette, nouée dans le bas, est fixée à la hauteur des yeux, peut être pour attacher la graine qui les surmonte. Sur la partie postérieure de la tête, dans le haut, un morceau de tapa est glissé sous le réseau de fibre.
Usage
Dieu de la guerre très vénéré à Hawaii, où de nombreux temples lui étaient consacrés. Son culte donnait lieu à des sacrifices humains. Pour doter de puissance cette figure, on attachait sur le filet recouvrant l'armature de vannerie, des plumes rouges sacrées qui servaient de médium à la force divine. Au temps des voyages de Cook, le roi Kameha- Meha vouait un culte particulier à Ku-Kaili-Moku. Durant les batailles, ce roi guerrier, pour se protéger et assurer à ses troupes les faveurs du dieu, faisait placer près de lui une effigie de celui-ci, hissée sur une haute perche. Un inventaire du Muséum d'Histoire Naturelle daté du 3 Thermidor an V (21 juillet 1796) mentionne cette pièce et indique que les plumes rouges avaient été détériorées par les insectes Il y a donc lieu de penser que son arrivée en France n'était pas toute récente et qu'elle remontait à l'une des expéditions de Cook. (3ème voyage 1778-1779)