Décor organisé en deux registres superposés. Chaque registre est composé de lignes pointillées obliques parallèles (motifs traditionnels Kwoma appelés Djik) terminées à leurs extrémités par deux triangles colorés. Cet ensemble combine des motifs traditionnels kwoma avec des motifs issus de la région voisine Mayo- Yessan.Les deux lignes colorées qui séparent horizontalement ces deux registres sont nommées Swangris. Ce terme désigne également les stries des troncs de palmier.
Usage
Généralités : Répandus dans la majeure partie de la Nouvelle-Guinée, les sacs en filets, appelés en Tok Pisin occupent un rôle fondamental dans l’art et la culture matérielle. Dans son étude basée sur les groupes Telefol des montagnes Ok, Maureen McKenzie (1991) a suggéré que la distribution de la fabrication et l’utilisation des correspondait généralement aux territoires occupés par des populations de langues non-Austronésiennes (ou « langue papoues »). Leur présence chez des groupes de langue Austronésienne correspondrait alors à une importation (pp. 2-5).Fabriqués généralement par les femmes, pour elles mais également pour leurs frères et plus tard leurs époux, les combinent fréquemment un rôle pratique, symbolique, voire rituel. MacKenzie donne la liste suivante des fonctions connues, dont la présence varie selon les groupes : conteneur, porte-bébé, berceau, poche, carquois, pièce de vêtement, accessoire de danse, amulette, jouet, marchandise, richesse, marqueur identitaire, piège à esprit, ou contenant sacré (p. 6). Les interviennent ainsi à plusieurs niveaux : dans les relations de parenté, les rites et dans les mythes. Leurs décors (et ornements de plumes, coquillages ou autres matériaux) sont caractéristiques des différentes régions, et peuvent être également associés au statut de leur propriétaire, en relation avec un grade ou un niveau initiatique.Leur fonction principale est celle de conteneur servant à transporter des biens. Hommes comme femmes peuvent porter leur à l’épaule, mais la sangle passée autour du front est généralement féminin, et le port en bandoulière, masculin. Les plus grands sont généralement utilisés pour rapporter les produits des jardins (taros, ignames, patates douces, etc.) ou du marché. Ceux de taille moyenne sont fréquemment utilisés comme berceau et porte bébé. Les plus petits sont souvent ceux des hommes, pour transporter leurs effets personnels, tels que tabac, noix d’arec, conteneur à chaux, briquet, journal, couteau, substance magique (les objets les plus petits, susceptibles de glisser entre les mailles du filet sont généralement enveloppés ou placé à l’intérieur de feuilles enroulées, ou de petites boîtes et autres pots en métal récupérés de produits achetés en magasins) et autres objets de valeur. (L. Coupaye, janvier 2009)