Réceptacle d'essence divine
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : To'o
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Société (îles de la)
- Culture : Océanie – Tahitien
- Date : avant 1818
- Matériaux et techniques : Cordelettes de fibres de coco tressées, plumes, tapa, bois
- Dimensions et poids : 59 x 11 x 11 cm, 1400 g
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ; Ancienne collection : Pōmare II ; Ancienne collection : Thomas Haweis ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1964.24.1.1
Description
Réceptacle d'essence divine en vannerie, composée d'une enveloppe de fibres de bourre de coco tressées qui recouvre une âme de bois. Des plumes, certaines rouges, et d'autres éléments étaient attachés à l'enveloppe de l'effigie par des brins de cordelettes tressées. Des restes de tapa (étoffe d'écorce battue) sont enroulés à l'extrémité de ces cordelettes.On remarque des traits anthropomorphes (yeux, nez, oreilles). Des mains et un nombril sont également figurés.Le sommet de l'objet semble amovible.
Usage
En 1818, peu après sa conversion au Christianisme, le roi Pōmare II fait parvenir au révérend Thomas Haweis (London Missionary Society) quelques objets liés à l’ancienne religion encore en sa possession, dont ce to‘o. Le don s’accompagne d’une lettre. Ce to‘o y est désigné comme une « idole » de Ta‘aroa, le dieu démiurge du panthéon préchrétien aux îles de la Société. Cette mention, rare, est importante pour notre connaissance des to‘o, souvent associés au dieu ‘Oro, fils de Ta‘aroa, dont le culte se développe à la fin du 18ème siècle. Dans le cadre du culte au dieu 'Oro, qui se développe aux îles de la Société à partir du XVIIIe siècle: "Le To'o est indispensable à la célébration du rituel d'investiture des chefs suprêmes, dont il attestait les relations généalogiques avec la divinité principale. Les To'o étaient aussi placés au centre du principal rituel du culte de 'Oro, et de la religion tahitienne en général, le pa'iatua, cérémonie imposante lors de laquelle on procédait au renouvellement des plumes et des cordelettes sacrées qui composaient l'effigie."A. Babadzan, "Les dépouilles des dieux", Paris, Les éditions de la Maison des sciences de l'Homme, p. 91.Les to'o pouvaient incarner d'autres divinités, y compris le dieu primordial Ta'aroa, comme cela semble être le cas de celui ci, décrit par le roi Pomare II comme une effigie de Ta'aroa.