Joueur de valiha
Objet
- Type d'objet : Objet
- Artiste : Louis Raoelina ;
- Géographie : Afrique – Afrique orientale – Madagascar – Antananarivo (province) – Antananarivo (ville)
- Culture : Afrique – Malgache
- Date : 1901
- Matériaux et techniques : gouache sur tissu
- Dimensions et poids : 91,5 x 68 cm (sans cadre)107 x 83 cm (avec cadre)
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2021.46.1
Description
Cette peinture représente un musicien assis sur un coffre dans un intérieur aux murs dépouillés. Pieds nus, le musicien, coiffé d’un chapeau, porte une tunique ceinte d’un lamba (étoffe traditionnelle malgache) rayé blanc et noir. Il tient un valiha, cithare tubulaire très jouée à Madagascar. À ses pieds sont représentés deux récipients ainsi qu’une cithare sur bâton. L’artiste a figuré l’ombre portée du musicien et de son instrument sur le mur. Le trait est fin et soigné, dans un coloris raffiné.
Usage
Louis Raoelina appartient à une génération d’artistes malgaches formés aux techniques de la peinture occidentale par les missionnaires britanniques de la Friends Foreign Mission Association présents à Madagascar avant l’annexion de l’île par les Français en 1897. Leurs œuvres se concentrent sur des scènes de la vie quotidienne, des figures de guerriers et des portraits des différentes populations de l’île. Les peintures des artistes malgaches rapportées par les explorateurs et militaires français à la fin du XIXe et au début du XXe siècles ont offert au public français des images de la nouvelle colonie. Mais pour cette génération de peintres malgaches issus du peuple merina, ces œuvres ont aussi une symbolique identitaire. La colonisation française a mis fin au royaume merina. Les représentations peintes des différents peuples de Madagascar permettent d’affirmer l’image du peuple merina et celles des nombreuses autres populations de Madagascar.Les œuvres de Louis Raoelina sont exposées à Paris dès la fin du XIXe siècle : certaines d’entre elles sont présentées dans le salon du Figaro à Paris en 1898. Des peintures de Louis Raoelina figurent également dans le pavillon de Madagascar lors de l’Exposition universelle de 1900.Louis Raoelina et ses confrères déclinaient souvent un même modèle iconographique : ainsi le joueur de valiha se retrouve - avec quelques variations dans les détails - dans une autre toile de l’artiste reproduite dans un article du Monde illustré (n° du 1er juillet 1898), ou avec des variantes plus marquées, chez Joseph Razafintseheno ("Six scènes malgaches", musée du quai Branly -Jacques Chirac, inv. 75.2012.0.670).