Bol à aumône
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Kashkul
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Iran
- Date : Vers 1810-1830
- Matériaux et techniques : Noix de coco des Seychelles (Lodoicea), décor gravé, métal
- Dimensions et poids : 28,5 × 16 × 15,5 cm
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2020.19.1
Description
Bol à aumône, kashkul (کشکول دریایی)Récipient fabriqué dans une demi-noix de coco évidée, de forme ovale avec un léger aplatissement sur la partie supérieure. A l’avant et à l’arrière sont fixées deux plaques métalliques en forme de rosette à huit lobes, munies d’anneaux articulés retenant trois chaînettes métalliques.L’ouverture du kashkul est festonnée et se termine des deux côtés par une tête d’oiseau à long bec. Sur le dessus : scène animée dont la partie centrale est occupée par un arbre au large branchage. A gauche du tronc noueux sont représentés trois personnages assis dont deux fumant le narguilé (qalyan). L’un d’eux est coiffé du taj, bonnet des derviches. A droite de l’arbre sont assis deux derviches. Un troisième, debout, tiens dans ses mains une hache, tabarzin, appuyée sur son épaule gauche. Les personnages sont entourés de coupes et de vases à anse. Sur le pourtour : deux étroits bandeaux ornés de feuilles et de rosaces à 9 lobes, enserrent un troisième plus large renfermant douze arcs en accolade reposant sur deux colonnes cannelées. Sous chacun des arcs se déploient des scènes avec des derviches, des personnages princiers trônant, des musiciens ou des danseuses.A la base : un médaillon losangé meublé d’un décor floral est inscrit dans un autre grand médaillon polylobé entouré de rinceaux fleuris et feuillus.
Usage
Le kashkul est un bol à aumône. Il constitue, tout comme le bonnet conique (tâj) et la hache (tabarzin), un des attributs vestimentaires des derviches du monde iranien. Il est également le symbole de leur existence errante et du dénuement matériel dans lequel ils vivent. Porté à l’épaule, le kashkul servait à recueillir l’aumône et la nourriture données par les fidèles.Les kaskhuls étaient réalisés en métal (acier, bronze, cuivre, laiton), en céramique ou tailés dans des noix de coco géantes. Celles-ci sont issues d'un palmier originaire des Seychelles surnommés Lodoicea par Philibert Commerson (1727-1773), médecin, botaniste et naturaliste du roi Louis XV.Sous la dynastie des Qajars, de magnifiques kashkul en noix des Seychelles au riche décor gravé ont été réalisés par les artisans comme objets de décoration et non comme instruments de mendicité.