Plantoir
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Nnik pötaam pögaang
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Viet Nam – Kon Tum – Kon-Kötuh
- Culture : Asie – Montagnards – Bahnar Jölöng
- Date : Début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Métal, bois
- Dimensions et poids : 46 x 20 x 3,5 cm, 350 g
- Donateur : Père Daniel Léger ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1968.2.195.1-2
Description
Instrument à deux éléments : lame et manche. Lame (herminette) métallique à douille ouverte, de section ovale ; talon mince et martelé ; flancs de la douille convexes symétriques ; lame moyenne à un biseau, au tranchant convexe symétrique ; flancs de la lame rectilignes et parallèles ; pièce patinée de rouille et de sang. Manche de bois fabriqué d'une tige courbe à racine coudée, à noeuds, et gainée d'écorce résistante. Long. distale-proximale de l'outil : 13,6 cm ; Long. de la douille : 5,5 cm ; Long. de la lame : 8,1 cm ; Larg. minimale de la lame : 3,1 cm ; Larg. maximale de la lame : 3,65 cm ; Epaisseur des flancs de la douille : 0,5 cm ; Epaisseur des flancs de la lame : 0,5 cm ; Long. distale-proximale du manche : 45,5 cm ; Long. de la partie coudée : 11,6 cm ; Diam. minimal du manche : 2,5 cm ; Diam. maximal du manche : 2,7 à 3,3 cm ; Haut. de l'intersection du coude : 7 cm
Usage
Utilisation mécanique polyvalente par triple mode d'emmanchement "trôp" (trô): 1) mode appelé "gok", avec un manche en bois, en bambou ou en rotin, "blôông loong", "kraam", "here", droit, à tête bombée "jook", percée d'un canal "trôôm", ou s'encastre le balancier "tar", principalement pour abattre "kaal" et débiter (fendre) "pah" 2) mode appelé "adrang" avec le balancier ou un manche droit "döng", à la tête duquel s'encastre la lame pour raboter "jörôôt"3) mode appelé "kuk" avec un manche court à tête recourbée "wec" pour excaver "bok" et dégrossir "toih" ; techniques de percussion multiples "tôôh" : 1° percussion lancée oblique longitudinale comme cognée du bûcheron 2° percussion lancée perpendiculaire longitudinale comme hache à débiter 3° percussion lancée oblique rasante pour raboter ; usage ou rôle socio-religieux polyvalent : hache devenue objet rituel fonctionnel servant à fendre le bois de feu nouveau le jour du premier de l'an Jölöng. Rite : objet oint, "croih" ou aspergé, "prah" avec le sang de la bête domestique (porc, chèvre) sacrifiée, "soi", à l'époque du défrichement de la zone forestière à cultiver "pöyan muih" et à l'époque des libations de l'an nouveau et "pöleh", après le défrichement. Pièce patinée de rouille "gösaang" et de sang "phaam". Anciennement : outil domestique.Utilisation rituelle fonctionnelle : emmanché à un manche oblique, coudé " tröp tö gör béo", l'outil devient un instrument utilisé pour planter les tubercules à vertu prophylactique (remèdes, philtres) "pötaam pögaang dieng", durant la saison des semailles "löm pöyam coi", et pour les déterrer "siir" après la saison de la moisson "klaih kö pöyan keé bbaa". Les tubercules sont plantés dans un petit jardin, mitoyen avec le champ de paddy appelé "miir roh" ; ils sont conservés dans le grenier "suum" avec les semances de paddy "adrec bbaa". Le fer est oint de sang de la bête immolée.