Figure de wayang kulit : Semar
Objet
- Type d'objet : Objet
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Indonésie – Grandes îles de la Sonde (aire) – Java (île)
- Culture : Asie – Javanais
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Cuir découpé et peint, monté sur baguettes en corne, cuivre.
- Dimensions et poids : 65 x 34,5 x 2,1 cm
- Donateur : Ali Cohen ;
- Ancienne collection : Ali Cohen ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1897.22.22
Description
Deux bras mobiles à la même épaule. Figure grotesque. Visage blanc, corps noir. Tête droite, front bombé, nez rond et mâchoire inférieure (mobile) proéminente, oeil mi-clos. Une dent à la mâchoire inférieure, lèvres rouges. Poitrine très développée, gros ventre tombant jusqu'aux pieds. Postérieur proéminent. Pour une main, quatre doigts allongés, le pouce exagérément long dépasse et est mis en arrière. L'autre main a tous les doigts allongés. Sur le dessus de la tête, petite languette ajoutée, en cuir sur lequel il reste des poils blancs. Ceinture à carreaux rouges, verts, jaunes et bleus, avec noeud derrière. Grande boucle d'oreille. Anneaux dorés aux poignets. Bague dorée sur l'index. Onze petits grelots en cuivre disposés en trois paquets sur la ficelle qui fait mouvoir la bouche.
Usage
Figure du théâtre d'ombre, Semar fait partie des figures de clowns (panakawan) qui interviennent au cours de la seconde partie des spectacles. Panakawan signifie littéralement "l'ami dans toutes les situations". Cette figure protectrice est aussi le père de Gareng, Petruk et Bagong. Semar est le conseiller le plus important et la source d'un savoir secret. Semar, ancêtre des Javanais, est un dieu, le frère aîné de Shiva.En tant que dieu devenu homme, il est doté de pouvoir surnaturels. C'est l'un des seuls personnages qui peut oser manifester son désaccord envers les dieux, y compris Batara Guru (Shiva) et Batari Durga. Il est l'une des figures les plus sacrée de tout le jeu du wayang kulit (kotak). Il est sur le versant réaliste de la vision du monde. Il est l'aussi l'un des rares personnages à ne pas être issu de la mythologie indienne. "Ses penchants pour les plaisanteries grivoises et la gloutonnerie l'ont exilé des cieux et envoyé sur terre comme serviteur du petit peuple de Java sous les traits d'un personnage laid et androgyne. Qu'on le pense homme, il prend figure de femme; qu'on le nomme femme, il se fait homme. Il incarne la troisième dimension éthique et spirituelle des Javanais, au-delà du bien et du mal : le drôle" (E. Inandiak, in Les chants de l'île à dormir debout, ed. Le Relié, p. 463).