Portrait de Samory
Peinture
- Type d'objet : Peinture
- Peintre : Pierre Castagnez (1898 - 1951) ; Personne (ou inst.) représentée : Samory Touré (1830 - 1900) ;
- Culture : Afrique – Africain
- Date : Début des années 1930
- Matériaux et techniques : Huile sur contreplaqué
- Dimensions et poids : 84,5 x 69,8 x 2,2 cm, 1612 gencadré : 88, 5 x 71 x 4 cm
- Donateur : Pierre Castagnez ;
- Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Fonds historique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 75.14729
Description
Portrait de Samory, vêtu d'un habit blanc et la tête couverte d'une étoffe bleue dont les pans pendent sur ses épaules, tenant dans les mains une lettre manuscrite. Derrière lui des villages en flammes.Le tableau s'inspire d'une photographie datée de 1891 et conservée au musée du quai Branly (PP0132792).Signé en bas à droite.Au dos sur une étiquette "Exposition artistique annuelle de l'Afrique française, n°1. Bamako - Soudan français"
Usage
Samory Touré est né vers 1835 à Sanankoro, Mali, et débute jeune dans le commerce, exploitant les courants existants pour les différentes marchandises.Pour libérer sa mère capturée vers 1850 par les Cissé, Samory Touré s'engage dans leur armée - découvrant son goût pour les affaires de guerre. Il reste au service des Cissé, comme le veut la tradition, "7 années, 7 mois, 7 jours" ; puis entre dans l'armée des Bérété. Vers 1860, il se décide à rejoindre les siens, les Kamara, et leur offre de les défendre contre toute agression. Par un serment solennel, prêté à Dyala en 1861, l'alliance entre Samory Touré et les siens est scellée : il est kélétigui (chef de guerre), et crée à cette occasion une armée qui se dote d'une structure et de caractéristiques qui ne changeront presque plus.Pour mener cette armée de métier, Samory Touré choisit des personnes en lesquelles il a toute confiance, et jusqu'en 1880, il alternera guerre et diplomatie. Proclamé faama en 1867, Samory Touré respecte lors des ses conquêtes la société antérieure et leur superpose des gouvernements militaires.Il construit ainsi un empire militaire et marchand, où tout est subordonné aux besoins de l'armée et de la guerre, qui permet d'une part l'approvisionnement en esclaves, d'autre part le développement du commerce fournissant les armes à feu.A l'arrivée des puissances européennes, Samory entreprend de former ses artisans à la fabrication de fusils à répétition, copiés sur les fusils achetés aux Anglais, et attire à lui d'anciens tirailleurs des troupes coloniales françaises et britanniques.Face aux Français et aux Britanniques, Samory Touré souhaite poursuivre sa stratégie de guerre et diplomatie, cependant il se trouve obligé de signer plusieurs traités avec les Français, envoyant en 1886 son fils Dyaulé Karamogho en France.Alors que Samory Touré a à ce moment fort besoin de la cohésion de son empire, ses états sont infiltrés par la "guerre du refus", lutte menée par les groupes animistes contre l'imposition autoritaire de l'islam.Les querelles se répercutent jusque dans sa famille - et en 1892, Samory Touré part vers l'Est pour fonder un nouvel empire dans le Nord de la Côte d'Ivoire actuelle. Toutefois, en pleine période de partages coloniaux, ce nouvel état est trop fragile pour résister aux troupes coloniales françaises et le 29 Septembre 1898, Samory Touré est capturé par une colonne menée par le capitaine Gouraud.Il est alors déporté au Gabon et meurt en juin 1900 d'une pneumonie.