Ornement de tête
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Paè kea, paè kaha
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Marquises (îles) – Hiva-Oa (île) – Hanaiapa (baie)
- Date : Fin du 19e ou début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Coquille, écaille (tortue) découpée et gravée, celluloïde?, sparterie de fibres végétales (cocotier), bouton (faïence), nacre
- Dimensions et poids : 10 x 35 x 25 cm, 362 g
- Donateur : Mme L. de Rocheprise ;
- Ancienne collection : Eugène Auguste Charles Caillot ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1949.41.2
Description
En fibre, coquille, écaille de tortue, et celluloïde imitant l'écaille. Bande de sparterie en fibre de coco terminée par deux boucles, dessin de côte au centre, double bourrelet comme bordure. Sur cette bande triple rangée de boutons européens de faïence blanche. Au centre de chaque bouton une mince rondelle dentelée d'écaille est fixée par une cordelette de fibre. Aux deux extrémités de la bande ; plaque de nacre de forme allongée sur la quelle est fixée une mince pellicule d'écaillé foncée en partie crénelée sur les bords et dont les ajours dessinent des motifs géométriques. Le décor des deux plaques est symétrique. Sur le bord inférieur de la bande en sparterie plaques de coquillage alternant avec des plaques de celluloïde. Ces plaques sont attachée entre elles et à la sparterie par une cordelette de fibre. Les plaques de coquillage au nombre de 7 sont taillées dans le bord inférieur d'une coquille de tridacne ce qui leur donne une forme incurvée, elles sont fortement évasées vers le bas. Les 6 plaques de celluloide beaucoup plus larges sont également incurvées, et vont en s'évasant un peu vers le bas. La face interne de ces plaques est gravée de motifs très semblables. Gravure : au centre de la plaque de celluloïde tiki avec grosse tête, yeux ronds, arcades sourclières se rejoignant à la base du nez figuré par un motif en largeur. Tout le bas du visage est occupé par une vaste bouche indiquée par une série de raies disposées en largeur. Tronc court, quatre bras partent des épaules, les mains des bras supérieurs se trouvent à hauteur de la bouche, celles des deux autres bras sur les cuisses qui sont figurées par des arcs concentriques. Le sexe est trois fois masculin et une fois féminin. Cette figure centrale est entourée de trois côtés de gravures. Au dessus, à chaque coin mains stylisées, entre elles chevrons ou motif de congre. Sur les côtés, la partie supérieure est occupée par un autre petit tiki conçu dans le même style que le grand mais n'ayant que deux bras dont les mains sont posées sous la bouche. Au dessous de lui on a selon les plaques d'écaille un autre petit tiki plus simplifié ou un visage stylisé. En plus des trous pour passer les cordelettes, un ajour sépare dans la figure centrale les bras supérieure de la bouche. Pour attacher la bande de sparterie derrière la tête noeud en étoffe européenne très crasseuse. Etat de la pièce. Le bord inférieur de la bande en sparterie est en partie arraché, une boucle est cassée. La rangée inférieure de boutons a en partie disparue. La pellicule d'écaille des plaques qui ornent les extrémités de la bande en fibre est en trés mauvais mauvais état : cassée et des morceaux manquent. La cordelette qui attachait les plaques de celluloïde et de coquille entre elles et à la bande en sparterie a du être remplacée. Bande en fibre : long. totale avec anneaux 46 cms ; larg. 3 cms. Plaques de coquille long. 7 cms. Larg. haut 1,5 cms ; bas 3 à 3,8 cm ; Plaques d'écaille Long. 6 cms ; Larg haut 4 à 5 cms ; Larg bas. 5,5 à 6,2.
Usage
Jadis Le pa'e kea était fait par un tohuna - spécialiste - On faisait bouillir les plaques d'écaille pour pouvoir leur donner la courbure et les graver avec une dent de rat. Cet objet se fabriquait dans le groupe sud des Marquises : Hiva-oa, Tau-Ata, Fatu-Hiva. Le pa'e kea était porté par les hommes et les femmes ; on le plaçait sur la tête les plaques de coquille et d'écaillé en bas - les figures de tiki étaient à l'envers - elles se disposaient devant les yeux et tout autour de la tête comme une sorte de visière. Cet objet était considéré comme ayant une grande valeur et semble bien avoir été une propriété familiale plutôt qu'individuelle. Le dessin gravé sur la plaque de celluloïde avec le tiki central à quatre bras dont deux élevés à hauteur du visage et placés le long des petits tiki latéraux traduirait la cérémonie de l'élévation de l'enfant du chef sur les épaules de son oncle maternel lors de la cérémonie de la présentation à la tribu. Ce serait une figuration du tiki ancestral contre les épaules duquel sont haussés les petits enfants.Cette pièce se distingue au sein du corpus par les matériaux d'origine occidentale qu'elle met en oeuvre (faience, plastique, boutons)