Sculpture cérémonielle
Sculpture
- Type d'objet : Sculpture
- Nom vernaculaire : Malanggan
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bismarck (archipel) – Nouvelle-Irlande (province) – Tabar (île)
- Culture : Océanie – Mandara – Tabar
- Date : Première moitié du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois sculpté, pigments blanc : chaux, rouge et noir, résine, opercules de turbo
- Dimensions et poids : 175 x 85 x 31 cm
- Donateur : Eduard von der Heydt ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1952.60.2
Description
En bois léger, de la famille des apocynaces, probablement l'Alstonia Villiosa, peinte en blanc (chaux) et ornée de dessins rouges et noirs. Elle représente un grand personnage. En bas, pivot coupé à sa naissance (il est destiné sans doute à être enfoncé dans le sol) . Au dessus, une sorte de cupule aux bords dentelés sur laquelle est posé un oiseau : chouette aux allés pliées ; sur le dos de cette dernière reposent les pieds du grand personnage. Grand personnage - son visage est surmodelé avec une résine noire, le front est haut et droit, les arcades sourcillères se prolongent en une gouttière au dessus du nez. Le nez est busqué et ses ailés bien arquées de chaque côté. Yeux en creux entourés d'un cerne en relief en forme de croissant blanchâtre avec au centre un opercule de turbo, bouche avec dents apparentes. De chaque côté du visage, oreilles bien étalées avec lobes distendus, cou très large, pas d'épaule mais bourrelets avec un trou où s'enfonce le tenon d'un bras stylisé, étendue, court et modelé. Les côtes sont apparentes, la cage thoracique est creuse. Sexe masculin, jambes très courtes et fléchies. Le personnage porte un bonnet de pluie, un disque blanc en pendentif et une ceinture. Le poisson à nageoires latérales, a sa tête placée sous la cage thoracique et sa queue barre le visage de la chouette inférieure. Au dessus de la tête du personnage, une autre chouette à ailes mi-déployées, grosse tête ovale formée de deux quartiers avec au centre un opercule de turbo pour l'oeil ; bec pointu et ajouré. Etat de la pièce : extrémité supérieure abimée ainsi qu'une oreille. Des doigts manquent aux mains, le bas des côtes est cassé et la chouette inférieure a son bec brisé. Hauteur totale : 169 cm.
Usage
Les Malahggan sont les objets rituels les plus sacrés de la Société Néo-Irlandaise, seuls les hommes initiés peuvent les apercevoir. Ces sculptures, en rapport avec le culte des Morts représentent le défunt ou les défunts que l'on veut honorer ou bien encore illustrent les thèmes de la mythologie. Le droit de les exécuter est soumis à un copyright cédé contre des sommes considérables ; exécutées par des sculpteurs professionnels, chaque stade de leur fabrication porte un nom, requiert un laps de temps déterminé, des offrandes et des repas. Leur présence est indispensable pour les initiations et les cérémonies funéraires. Elles donnent lieu à des fêtes somptueuses où le clan engage son prestige. A chaque type de sculpture correspond un rituel particulier avec une chorégraphie minutieusement réglée, des sacrifices de porcs, des repas rituels et des paiements de monnaie. Elles sont l'occasion de dons et d'échanges entre les groupes alliés. Les "Totok" étaient généralement placés devant la maison destinée à abriter les Malanggan et construite à l'intérieur d'un vaste enclos où se déroulait la fête. Le thème central de ces sculptures est un personnage : il représente le plus souvent le défunt pour qui est exécutée la cérémonie. Cette interprétation semble confirmée ici par l'existence des côtes décharnées analogues à celles que l'on trouve sur certaines statuettes de l'Ile de Pâques et le fait que le visage rappelle beaucoup les crânes surmodelés - jadis, du reste à Tabar, on plaçait un crâne surmodelé sur les sculptures en guise de tête - Au dessus du pivot, la cupule est sans doute une stylisation de la grande coquille du bénitier. Hauteur totale 169 cm.