Peigne et étui
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Shâne (peigne) khâtam (étui)
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Iran – Ispahan (province)
- Culture : -
- Date : Fin du 19e - début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois "cub".Marqueterie "Khatamkâri".
- Dimensions et poids : 8,5 x 16 x 3 cm, 173 g
- Mission : Jacques Millot ; Mission : Teresa Battesti ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1966.128.168.1-2
Description
Le peigne est en bois noir, d'une seule pièce, en forme d'"U" très aplati, plus épais à l'endroit par où on le tient qu'à l'extrémité des dents. Celles-ci sont découpées jusqu'aux deux tiers de la hauteur totale. La partie pleine est gravée sur les deux faces d'un décor en arc qui suit la forme arrondie du peigne : A l'intérieur d'une ligne en dents de scie, le nom d'Allah, Muhammad, Ali et Fatima sont inscrits en bas-relief. Dimensions : 12,8 x 6,7 cm ; épaisseur : de 1,2 à 0,2 cm. L'étui, en bois ordinaire, est de la même forme que le peigne et a une différence d'épaisseur analogue. L'intérieur de la boîte est non doublé, les tranches simplement peintes en rouge, tandis que le couvercle abrite un miroir en arc de cercle dont un papier collant rouge cache le mode de fixation. Le couvercle est fixé à la boîte par deux charnières de cuivre. Un crochet fixé par un clou à l'extérieur de la boîte et un anneau fixé sur le couvercle assurent la fermeture.L'extérieur est entièrement recouvert de marqueterie. Dimensions : 16 x 8, 5 cm ; épaisseur : de 2,7 à 2 cm.
Usage
A la fin du XIX ème siècle, on employait couramment ce genre d'objets travaillés et décorés avec minutie. Le peigne : sa décoration indique qu'il a été fait à Ispahan. Il est très sobrement orné et les inscriptions sont celles des noms des cinq saints chiites, les "cinq corps" : "penj tan", c'est-à-dire, Mohamad, Ali, Fatima, Hassan et Hossein.L'étui : la marqueterie est une technique connue en Iran depuis des siècles, aussi bien pour la décoration de pièces de grandes tailles comme une double porte datant de 1591 mentionnée par Pope, que pour celle de petits objets, tels que des cadres de glace, des coffrets, ou des boîtes à peigne comme celle-ci. Il convient de noter qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'incrustations. La technique de la marqueterie, "xâtambandi" ou "xâtamkari", telle qu'elle se pratique surtout à Chiraz, est la suivante : le marqueteur, "xâtamband" ou "xâtamkar", prépare de fines baguettes d'environ 70 cm de long pour une section de 0,23 cm de hauteur. Il dispose trois couleurs de bois, d'os et de métal, et selon le dessin qu'il veut obtenir, il assemble les différentes baguettes en triangles ou en hexagones. Les baguettes sont collées, puis les baguettes composites ainsi obtenues soigneusement limées. Ces baguettes composites sont collées entre elles pour former des tringles de section triangulaire ou hexagonale, également. Ces tringles, qui ont 70 cm de long, sont coupées en huit morceaux de 9, 75 cm environ. Le dessin apparaît sur leur section. Ces tronçons sont placés entre des planchettes de la longueur des panneaux que l'artisan veut obtenir et de 9,75 cm de large. Deux petites planchettes de la hauteur des panneaux sont collés aux extrémités. Le tout est pressé. Les blocs sont débités, transversalemment, en tranches de 0,3 cm d'épaisseur, perpendiculairement à l'axe des motifs. On colle en paquets alternativement de planches-support de 0,6 cm d'épaisseur et des tranches marquetées. Puis on coupe en feuilles minces de telle façon que chaque feuille ait 0,15 cm de marqueterie et 0,3 cm de support d'épaisseur. Ces feuilles, polies et passées au papier de verre, sont appliquées sur la surface enduite de colle des objets à décorer. Le collage est fait en frottant avec le fer chaud d'un marteau. Les bordures sont faites de la même façon. Toutes les surfaces marquetées sont ensuite passées au papier de verre et recouvertes d'une laque spéciale qui le rend brillantes et les protège de l'eau.