Récade
Sculpture
- Type d'objet : Sculpture
- Nom vernaculaire : Kpo
- Géographie : Afrique – Afrique occidentale – Bénin – Zou – Abomey
- Culture : Afrique – Fon
- Date : c.1910
- Matériaux et techniques : Bois, métal
- Dimensions et poids : 46 x 18 x 4 cm, 290 g
- Donateur : Auguste Le Hérissé ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Afrique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1931.36.11
Description
Récade portant l'image d'un requin.
Usage
Récade à l'emblème de Béhanzin, roi du Danhomè (1890-1894). Ce type d'objet appartenait aux regalia, posé sur l'épaule du roi, ou confié à son messager (recado en Portugais signifie "message"). Certaines sont réservées aux chefs de culte vaudou (Hébiosso) ou aux chefs de bataillon dans l'armée. Celle-ci, à l'emblème royal de Béhanzin, fut réalisée sur commande de l'administrateur colonial Auguste Le Hérissé.Le 27 décembre 1889, le docteur Bayol entreprend des démarches au nom du président Carnot auprès du roi Glèlè afin de finaliser la cessation du territoire de Cotonou aux Français, de faire cesser les guerres contre Porto-Novo ainsi que les sacrifices humains. Très malade, Glèlè ne peut le recevoir et délègue l'audience à son fils Kondo - ce qui signifie le " requin ". Le prince deviendra quelques jours plus tard, après la mort de son père, le roi Béhanzin. Cette allusion au requin est en lien étroit avec la conquête coloniale. En effet, Béhanzin, hostile aux traités signés entre son père et les Français concernant la cession de Cotonou, pressent le danger de la conquête coloniale sur son territoire. Il se compare, avant même de monter sur le trône, au " requin en furie qui a troublé la barre ". Le roi évoque ici la barre maritime de la côte des Esclaves, qui forme de grandes vagues rendant impossible l'accostage des bateaux. Cette parole, en guise d'avertissement, marque le début du conflit qui opposera les Français aux Danhoméens.