Tapis
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Frach
- Géographie : Afrique – Afrique septentrionale – Maghreb – Algérie – Djebel Amour
- Date : Première moitié du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Laine tissage à points noués symétriques (noeud de Ghiordès)
- Dimensions et poids : 392 × 196 cm
- Donateur : Louis Cazaubon ; Donateur : Jean-François Cazaubon ;
- Précédente collection : Pierre Cazaubon ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2021.45.1
Description
Chaîne rouge. Décor bleu foncé. Le tapis, de forme vertical, est délimité par une lisière tissée (une des caractéristiques des tapis du Haouz marocain) faite de lignes de trame noires et des lignes plus larges à losanges blancs, verts et oranges. Quatre bordures à succession de motifs cruciformes et petits carrés encadrent le champ central. Celui-ci est occupé par un réseau de losanges, à traits ciliés ou pectinés, imbriqués les uns dans les autres.
Usage
Les tapis dit de « Djebel Amour » sont caractéristiques des tapis ruraux d’Algérie. Ils servaient traditionnellement de couche sous la tente des nomades. On dormait sur le côté haute laine en hiver. On retournait le tapis à la belle saison de façon à jouir du côté ras. Ces tapis étaient produits par un groupe spécifique, les Amour (ou ‘Ammour). Ceux-ci habitent en Oranie du sud, dans une partie de l’Atlas Saharien à laquelle ils ont donné leur nom le Djebel AmourLe tapis de Djebel Amour est réalisé par les hommes et les femmes sur un métier vertical. Les femmes tissent l’extrémité du tapis (ou chef), à plat avec des fils aux couleurs vives (orange, rouge, vert. Les hommes, appelés reggām, interviennent dans un deuxième temps. Ils « marquent de place en place sur la chaîne, par des fils blancs noués, les points qui détermineront les motifs. Ces repères étant placés le long d’une ligne, les femmes, de l’autre côté du métier, nouent les fus de laine de couleur qui comblent les intervalles entre les points de fil blanc déterminés par le reggām. Ces points, noués sont coupés au couteau mais assez loin de la chaîne, ce qui donne un grande épaisseur au tapis. Cette subdivision du travail, qui se retrouve dans le tissage de tous les tapis à points noués d’Algérie, subit une évolution déjà ancienne : celle de la substitution progressive de femmes, les reggāma, aux anciens maîtres tisseurs. La création d’ouvroirs puis d’ateliers à Aflou tend à industrialiser quelque peu la production. (Cf. bibliographie).