Plumier
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Qalamdân
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Iran – Ispahan (province)
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, ivoire, os, acier, roseau, ébène, pierre.Incrustations.Marqueterie, "xâtam Kâri".
- Dimensions et poids : 4 x 24 x 4 cm, 232 g
- Donateur : Musée Citroën ;
- Collecte : La Croisière Jaune ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1935.115.422.1-8
Description
Boîte parallélipipédique en bois marqueté, aux extrémités arrondies, formée de deux parties : un couvercle dans lequel est emboîté un tiroir. Le tiroir est fait d'une planche de bois très mince courbée en "U" et collée à un fond ellipsoïdal. Les branches du "U" sont raccordées à un morceau de bois taillé en arrondi et recouvert de marqueterie. De chaque côté, deux dents originellement recouvertes d'ivoire prolongent l'extrémité marquetée. Le couvercle : ses bords correspondent exactement à ceux du tiroir. Il est entièrement recouvert de marqueterie. Sur les faces latérales, une plaque d'ivoire taillée de deux encoches reçoit les dents du tiroir. Décor : couvercle, extérieur : une marqueterie, d'ivoire blanc et teint en vert, de sections de fils de laiton, de bois de deux couleurs, dessine des motifs étoilés. Les arêtes sont en ivoire blanc. Tiroir : extérieur : talon marqueté. La paroi est décorée de motifs floraux stylisés or sur rouge, peints et laqué. Le fond est rouge uni. Intérieur : peint (et non laqué) en vert. Les accessoires du tiroir. A l'extrémité proche de l'ouverture, encrier, "davât morakab" en alliage à base d'argent, fait de deux parties encastrées. L'une est soudée à un fonc ellipsoïdal. L'autre est surmontée d'un plateau en "U" percé d'une ouverture ronde, fermée par un petit couvercle à charnière. Une cuiller, "qâsuq-e qalamdân" en métal argenté. Manche torsadé terminé par une tête d'oiseau tenant dans son bec ouvert le cuilleron hémisphérique. Une petite boule, diamétralement opposée au bec, achève la forme. Trois plumes, "qalam", en roseau noir, "ney-e siâh", dont une extrémité est taillée en biseau et fendue longitudinalement. Une plaquette, "fâqzan", en os, "ostoxân", plate, rectangle aux extrémités arrondies. Des ciseaux, "qeyci", en acier, "pulâd". Les lames sont incurvées et les anneaux viennent d'emboîter exactement l'un au-dessous de l'autre. La distance de la pointe des lames à l'entablure est supérieure à celle de l'entablure à l'extrémité des anneaux. Dimensions : Plumier : longueur = 23,5 cm ; largeur fond = 4 cm ; hauteur = 4 cm. Encrier : longueur = 5,4 cm ; largeur = 2,1 cm ; hauteur = 2,4 cm.Cuiller : longueur = 11 cm ; largeur cuilleron = 0, 8 cm. Plumes : longueur = 20 cm , longueur biseau = 2,4 cm ; diamètre = 0,5 cm. Plaquette : longueur = 6,7 cm ; largeur = 1,1 cm. Ciseaux : longueur = 14,9 cm ; largeur max. = 1,8 cm ; longueur lames = 8,1 cm. longueur branches = 6,8 cm.
Usage
Le plumier dont la marqueterie semble être un travail d'Isfahan du XIXème siècle contient tous les accessoires de l'écriture à l'exception d'un petit couteau à lame fine et aiguisée pour tailler la plume en biseau et en fendre l'extrémité en son milieu. Ce genre de plumier est toujours utilisé. La décoration en varie suivant la richesse de son propriétaite. L'encrier : les différentes parties sont martelées et soudées à l'argent. La paroi est faite d'une plaque doublée d'une plaque d'argent plus mince. Les extrémités de ces plaques sont soudées entre elles avec un décrochement inversé pour en assurer la solidité. On retrouve ce type de soudure dans la partie emboîtante de la partie supérieure. L'encrier sert à contenir une encre solide importée de Chine, "morakab", que l'on prépare dans un pot en verre ou directement dans l'encrier : on bourre celui-ci de fils de coton lâches et on verse encre et eau avec la cuiller. On laisse reposer pendant une journée et le lendemain, on agite avec la queue de la cuiller pour bien mélanger. Les fils de coton servent de réservoir. La plume est taillée différemment suivant l'épaisseur de traits que l'on veut obtenir. Elle est fendue d'un coup sec avec un petit couteau, le biseau posé à plat sur la petite "plaquette d'ivoire " ou d'os (cette fente s'appelle "fâq", mot d'origine turque). Pour écrire, on tient la plume très près du bec. Les ciseaux ont une forme particulière, de façon à prendre le moins de place possible (on trouve aussi des ciseaux avec des anneaux pliants). On s'en sert pour couper le papier, en glissant le majeur dans le trou supérieur et le pouce dans le trou inférieur qui vient s'encastrer sous le premier. L'entablure : les branches ne peuvent pas être plus courtes, à cause de la disposition particulière des trous.