Plateau de divination
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Afrique – Afrique occidentale – Nigéria – Ondo (état) – Owo
- Culture : Afrique – Yoruba
- Date : deuxième moitié du 19e siècle
- Matériaux et techniques : Bois
- Dimensions et poids : Diamètre : 49,5 cmEpaisseur : 5,5 cm
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2014.46.1
Description
Plateau circulaire sculpté en deux registres. Le registre extérieur est orné de 25 oiseaux en ronde-bosse et un manquant. Le registre intérieur est orné d'un visage, qui fait face au prêtre, et de figures anthropomorphes, zoomorphes et géométriques en relief. Au centre, un plateau dont le plan est patiné.
Usage
Accessoire indispensable de la divination avec les seize noix de palmes sacrées, le plateau d‘Ifa en bois sculpté est en fonction du rang du babalawo (devin) plus ou moins richement orné sur son pourtour. Le centre est toujours laissé vide pour y répandre la poudre de bois rouge où le devin tracera les signes de la réponse d’Ifa-Orunmila, divinité majeure du panthéon yoruba, interprétée à partir de la configuration du tomber des noix de palme lancées sur le sol au cours de la consultation.Ce rare exemplaire proche de celui de l’ancienne collection Peter et Vena Schnell aujourd’hui au musée Rietberg (Zurich) montre un décor circulaire double dont le premier anneau est habité par les images traditionnelles d’Eshu fumant sa pipe, d’animaux amphibies comme le crabe, le crocodile ou le poisson silure, l’illustration de proverbes, forme la plus haute de la littérature orale en pays yoruba, comme le combat de l’oiseau et du serpent. Orientées selon deux sens opposés à partir de la figure centrale d’Eshu, ces images expriment l’opposition entre les forces du désordre et les principes d’équilibre d’Ifa, nécessaires à la dynamique du monde. Tout autour une frise de vingt-cinq oiseaux, évoquant les pouvoirs magiques, se prosternant pour rendre hommage à la sagesse d’Ifa, complète le décor. Attribué à un atelier de la cité-état d’Owo, ce plateau complète les collections du musée attribuées régionalement aux différents styles yoruba où l’on trouve des mains d’artistes bien identifiés et des ateliers.Hélène Joubert