Tabouret de chef
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : no‘oanga
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Iles Australes Françaises – Rurutu
- Culture : Océanie – Polynésien
- Date : Fin du 18e - début du 19e siècle
- Matériaux et techniques : Bois de tamanu ou ati (Calophyllum inophyllum, famille des guttiferae).
- Dimensions et poids : 20 × 21 × 49 cm, 1510 g
- Donateur : Marc Ladreit de Lacharrière ;
- Ancienne collection : George Ortiz ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2017.67.1
Description
L'assise, rectangulaire et fortement courbée à ses extrémités, repose sur quatre pieds courts qui se terminent par des demi-sphères aplaties.
Usage
Ces sièges no‘oanga étaient réservés aux chefs.On doit à William Ellis la mention de ce type de tabourets mais pour Tahiti : « En général, ils s’asseyaient en croisant les jambes sur les nattes étendues sur le sol, mais parfois ils faisaient usage d’un tabouret [...] La partie supérieure était incurvée et, avec les extrémités plus hautes, le siège ressemblait au côté concave d’un croissant, de sorte que, aussi grand qu’il fût, une seule personne s’y asseyait à la fois. Le iri était soigneusement poli, et le bois avec son grain et sa couleur ressemblait aux meilleures variétés d’acajou, ce qui en faisait même sans sculptures ou autres ornements un beau meuble dans une demeure de chef. Le rang de l’hôte était souvent indiqué par la taille de son siège, qui était utilisé lors de manifestations publiques ou pour la réception d’un hôte de marque. Ceux en usage plus courant étaient bas et moins incurvés, mais toujours faits dans une seule pièce de bois… »Les recherches contemporaines ont démontré que ces tabourets avaient pour origine l’archipel des Australes dont la renommée des charpentiers dépassait largement les limites de leur territoire. Leur forme simple, leur poli qui semble naturel sont trompeurs. Ils cachent la virtuosité de la fabrication : ces tabourets sont parmi les objets polynésiens les plus aboutis et les plus complexes à réaliser. Ils étaient de ce fait objets de rang et de prestige réservés aux chefs.Le grand connaisseur George Ortiz a qui a appartenu ce no‘oanga le considérait comme l’un des chefs-d’œuvre de l’art océanien, « le plus élégant et le plus abouti des tabourets du Pacifique, tant par son volume que par ses courbes » (Ortiz, 1978). Philippe Peltier, Janvier 2017