Arc-sur-caisse
Instrument de musique
- Classification : Instrument de musique
- Nom vernaculaire : cái dàn bân[a]
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Viet Nam – Ha Noi, thu do – Ha Noi
- Culture : Asie – Kinh (Viet)
- Date : Début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, fil métallique, cuir.
- Dimensions et poids : 84,2 x 12 x 10,2 cm, 1838 g
- Mission : Jeanne Cuisinier ; Mission : Lucienne Delmas ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1938.112.314
Description
L'instrument se compose d'une caisse longue sans fond "cai dàn bân" (face supérieure : "mat", faces latérales : "thanh") ; l'une des extrémités est ouverte et taillée pour permettre à un arc de bois vertical de pénétrer dans la caisse en traversant une planchette percée en son milieu et qui forme tableau arrière "cai ca". L'autre extrêmité de la caisse est traversée par une cheville "chuc dan". La corde s'enroule autour de cette cheville après être rentrée dans la caisse par un trou situé peu avant ; l'extrémité de l'arc qui rentre dans la planchette est de section carrée, alors que l'autre extrémité, beaucoup plus mince est de section circulaire, un embout métallique la protège. Sur la surface de l'arc cran pour maintenir la corde ; une courroie de cuir "cai quai" est attachée par une ficelle, d'une part à l'arc, d'autre part à une baguette située sous l'arc et maintenant les deux côtés de la caisse. Cet instrument est muni d'un support mobile "caikê", destiné à le hausser un peu. Longueur de la caisse : 84 cm.
Usage
Les musiciens joueurs de "cai dan ban", appelés "sâm", sont généralement aveugles et fabriquent eux-mêmes leurs instruments car il est rare qu'ils ne jouent que d'un seul. Ils éxécutent parfois des soli de "cai dan ban", mais plus souvent s'en servent pour accompagner leurs chants. Une légende explique ainsi l'origine du "cai dan ban" : parti au service du roi, Chuong Vien avait laissé à son village natal sa mère et sa femme, Thi Pung. Toutes deux étaient aveugles, et bientôt après le départ du soldat, ayant épuisé leurs ressources, se trouvèrent dans une grande misère. Alors une fée prise de pitié et de respect pour le dévouement que Thi Pung témoignait à sa belle-mère, descendit sur la terre et enseigna à la jeune femme l'art de jouer du "cai dan ban", afin qu'elle pût gagner leur vie en faisant de la musique. Thi Pung fut donc la première "sâm", et tous ceux qui, pour gagner leur vie jouent de l'instrument dont elle reçut miraculeusement la connaissance, honorent sa mémoire le jour anniversaire de sa mort, le 22 ème jour du 2ème mois. Chacun d'eux dresse dans sa maison un petit autel sur lequel il joue de l'arc-sur-caisse à la gloire de la patronne du "sâm".