Tapis de guerre
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Iran – Khorasan Razavi (province) ; Asie – Asie méridionale – Iran – Khorasan Razavi (province) – Shamsabad
- Culture : Asie – Baloutche
- Date : 1980-1990
- Matériaux et techniques : Laine, nœud persan ou asymétrique
- Dimensions et poids : 223 × 122 × 1 cm
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2017.49.4
Description
Tapis figuratif vertical à fond ocre jaune. La bordure est composée d’une étroite bande ornée de fleurs et d’une autre, plus large, renfermant des chars, des hélicoptères et des fusils mitrailleurs séparés entre eux par des rosettes. Le centre du champ est occupé par deux chars renfermant un mot écrit en caractères arabes, reproduit en miroir : تانك, « tank ». Dans la partie supérieure et inférieure du champ sont représentées deux tables à quatre pieds surmontées de deux grandes aiguières.
Usage
La production des « tapis de guerre », également connu comme « tapis moudjahiddine » ou « tapis de propagande», a commencé avec l'invasion de l'Afghanistan par les soviétiques (1979-1989) et s’est poursuivie pendant l’intervention américaine en 2001. Dès les années 1980, certains tisserands afghans vont concevoir des tapis d’un genre nouveaux. Ils vont substituer les motifs floraux et géométriques traditionnels par des scènes de guerre transformant ainsi les tapis tribaux en véritables affiches dénonçant la guerre. Au cours de la guerre avec l’Union Soviétique, plusieurs millions de réfugiés vont fuir l’Afghanistan. Un grand nombre d’entre eux trouvent refuge dans le Khorasan, région située dans le nord-est de l’Iran, non loin de la frontière afghane. C’est sous leur influence que les tisserands Baloutches vont adopter le style de « tapis de guerre ». Tout en gardant l’organisation classique du décor - une ou plusieurs bordures encadrant le champ central – ils couvrent la surface du tapis de véhicules blindés, d’hélicoptères, de kalachnikovs et de grenades. Les motifs floraux et végétaux ne disparaissent pas pour autant. Comme on peut le voir sur ce tapis, de petits éléments floraux et végétaux continuent de meubler les bordures et les espaces restés vides.