Masque
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : ariaso
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Sandaun (province) – Vanimo (district) – Amanab – Ianbi (village)
- Culture : Océanie – Kwomtari
- Date : avant 1974
- Matériaux et techniques : Bois, rotin, gaines de cocotier cousues, feuilles d'aréquier ou de sagoutier, plumes de paradisier, plumes de calao, plumes de cacatoès, pigments : chaux, charbon
- Dimensions et poids : 300 x 90 x 70 cm
- Mission : Bernard Juillerat ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1974.35.252
Description
Représentations picturales : première face : crocodile "mamney" au centre, entouré de motifs décoratifs. Deuxième face : 3 oeufs du crocodile (au centre), entourés de motifs décoratifs.
Usage
Fabrication et usage masculins. Usage et contexte cérémoniels.Ce masque fait partie (avec le N° 974.35.252. et deux autres masques semblables se trouvant au Musée de Port-Moresby) d'un ensemble de quatre masques semblables, dont seul le motif central change de l'un à l'autre. Des deux masques de Port-Moresby, l'un représente un pithon arboricole, l'autre ayant un médaillon central vide, le masque n'ayant pas été attribué à un cas thérapeutique précis (il semble que quatre masques aient été considérés comme un minimum, bien qu'il n'y ait eu que trois malades impliqués dans le rite.Les masques "ariaso" sont préparés en vue d'une cérémonie thérapeutique (du même nom) , précédée d'une période de plusieurs mois au cours de laquelle les malades et, si ce sont des néophytes, les futurs porteurs des masques (pas les peintres) respectent des tabous alimentaires et s'abstiennent de rapport sexuels. Des chants sont proférés presque chaque nuit. Les masques sont fabriqués dès le début de cette période préliminaire et suspendus dans un abri de palmes construit à cet effet sur l'aire villageoise, mais ils ne seront peints que la veille de la cérémonie. Celle-ci consiste en un cortège des masques sur la place herbeuse du village tournant autour d'un enclos sacré spécialement érigé et où se tiennent les malades. Chaque masque est porté par un homme qui, introduisant sa tête dans l'ouverture inférieure, porte le masque au-dessus de sa tête et se trouve caché par la jupe de feuilles ; il voit son chemin grâce à une petite ouverture aménagée à cet effet. Le masque est porté de façon à ce que les peintures soient orientées latéralement. Des chants de femmes et des battements de tambours (hommes) accompagnent le rite. Avant la sortie des masques, on souffle dans des conques pour appeler les esprits pathogènes responsables des maux à exorciser. Chaque masque est attribué à un malade particulier. L'animal représenté est celui que le malade avait tué à la chasse ou à la pêche, acte interprêté à la suite d'un rêve comme étant à l'origine de la maladie. En tant que gardien de cet animal, le parent mort dont les côtes sont représentées au verso du masque (certains os jouent un rôle symbolique dans l'eschatologie) ou un esprit sylvestre non humain a ainsi usé de son pouvoir pathogène pour sanctionner la faute du chasseur. Le rite "ariaso" semble réservé pour les maladies associées à un animal aquatique ou à un serpent. D'autres rites thérapeutiques avec d'autres types de masques existent pour les autres catégories animales. Les masques "ariaso" ne sont utilisés qu'une seule fois, après quoi on les laisse pourrir dans l'abri rituel.