Siège cérémoniel
Sculpture
- Classification : Sculpture
- Nom vernaculaire : Osa osa si tölu mbagi
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Indonésie – Grandes îles de la Sonde (aire) – Sumatera – Sumatera Utara (province) – Nias (île) – Gomo (aire de)
- Culture : Asie – Nia
- Date : 19e -20e siècle
- Matériaux et techniques : Pierre blanche
- Dimensions et poids : 87 x 88 x 68 cm, 182000 g
- Ancienne collection : Musée Barbier-Mueller (Genève) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2001.27.532
Description
Siège cérémoniel rectangulaire à trois cous reposant sur quatre jambes aux genoux fléchis. A l'avant des têtes de "lasara" présentent une gueule lippue, une langue pendante et des crocs de sanglier ou de tigre. A l'arrière, trois queues en forme de lyre. Le cou est orné du collier de guerrier "kalabubu" et les oreilles de pendants à double spirales qui rappellent ceux en or portés durant les fêtes.
Usage
La société niha trouvait un équilibre à travers le déroulement de "fêtes de mérite" (owasa) qui ponctuaient la vie des individus leur permettant une progression dans la hiérarchie sociale. Dans le nord de l'île, un palanquin de bois sculpté d'une tête d'animal et d'une queue d'oiseau accueillait un couple qui paradait ainsi dans le village soutenu par des porteurs. Les sièges de pierre "osa osa" peuvent être érigés indifféremment pour des hommes ou des femmes et pour toutes les fêtes du cycle. Dans le centre de l'île, lors des cérémonies qui accompagnent la mise en place d'une pierre, le récipiendaire s'asseyait dessus et des porteurs lui faisaient faire neuf fois le tour de la place centrale avant de le déposer avec la pierre devant sa maison. Cette pratique, qui symbolisait la renaissance d'une personne dans son village, avec un nouveau statut, ajoutait une dimension de rite de passage aux fêtes de mérite.La tête constitue l'élément prédominant des sièges. Le "lasara", motif récurrent dans la culture de Nias, allie les cornes d'un cerf aux crocs d'un animal sauvage. Il remplit un rôle protecteur et renforce l'affirmation du pouvoir.