Couverture ou tenture rituelle
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Nom vernaculaire : Pua'a sungkit
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Malaisie – Malaisie orientale – Bornéo (île) – Sarawak (état)
- Culture : Asie – Iban
- Date : 20e siècle
- Matériaux et techniques : Coton Teintures naturelles. Armure toile, trames supplémentaires "songket" ou "pilih", teintureà réserve par ligature des fils de chaîne (ikat chaîne).
- Dimensions et poids : 87 x 214 cm
- Donateur : Monique Barbier-Mueller ; Donateur : Jean Paul Barbier-Mueller ;
- Ancienne collection : Musée Barbier-Mueller (Genève) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2001.27.123
Description
Composée de trois lés cousus. Le lé central est orné de motifs anthropomorphes stylisés. Les lés latéraux sont composés de bandes alternant rayures et motifs géométriques. Dominante rouge.
Usage
Pour les Iban de Bornéo, imprégnés de mythologie et soumis à la transmission orale de leur savoir, le tissage est une activité féminine qui fait écho à la pratique masculine de la chasse aux têtes. Si cette dernière recquiert bravoure et habileté, le tissage nécessite dextérité et connaissances rituelles. Ces deux activités participent d'un système complexe de reconnaisance sociale et de valorisation du courage qui fait qu'une tisseuse expérimentée est aussi respectée qu'un guerrier valeureux. En invoquant les esprits tutélaires, en respectant les interdits, les tisserandes reçoivent en songe la vision de leurs motifs.Métaphoriquement, les Iban qualifiaient le tissage des textiles rituels et la teinture au morinda citrifolia (rouge) de "sentier de la guerre" des femmes. La réussite d'un textile comme celle d'une chasse aux têtes garantissait l'acquisition de prestige. Aujourd'hui, la chasse aux têtes n'est plus pratiquée, mais les textiles sortent toujours pour les rituels: pratiques curatives, rites depassage, rites agraires, fêtes gawai liées à la récolte du riz et au statut des guerriers.