Tissu d'épaule
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Nom vernaculaire : pua
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Malaisie – Malaisie orientale – Bornéo (île) – Sarawak (état)
- Culture : Asie – Iban
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Coton, colorants naturels. Armure toile rayée, trames supplémentaires "songket" ou "pilih".
- Dimensions et poids : 91 x 199 cm
- Donateur : Monique Barbier-Mueller ; Donateur : Jean Paul Barbier-Mueller ;
- Ancienne collection : Musée Barbier-Mueller (Genève) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2001.27.112
Description
Composé de plusieurs lés cousus. Le centre est orné de motifs d'arbres à crânes stylisés et les côtés sont ornés de bandes de motifs géométriques. Dominantes écru et noir sur rouge.
Usage
Pour les Iban de Bornéo, imprégnés de mythologie et soumis à la transmission orale de leur savoir, le tissage est une activité féminine qui fait écho à la pratique masculine de la chasse aux têtes. Si cette dernière recquiert bravoure et habileté, le tissage nécessite dextérité et connaissances rituelles. Ces deux activités participent d'un système complexe de reconnaisance sociale et de valorisation du courage qui fait qu'une tisseuse expérimentée est aussi respectée qu'un guerrier valeureux. En invoquant les esprits tutélaires, en respectant les interdits, les tisserandes reçoivent en songe la vision de leurs motifs.Métaphoriquement, les Iban qualifiaient le tissage des textiles rituels et la teinture au morinda citrifolia (rouge) de "sentier de la guerre" des femmes. La réussite d'un textile comme celle d'une chasse aux têtes garantissait l'acquisition de prestige. Aujourd'hui, la chasse aux têtes n'est plus pratiquée, mais les textiles sortent toujours pour les rituels: pratiques curatives, rites depassage, rites agraires, fêtes gawai liées à la récolte du riz et au statut des guerriers.