Autel portatif
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : asen
- Géographie : Afrique – Afrique occidentale – Bénin – Atlantique – Ouidah
- Culture : Afrique – Fon
- Date : avant 1931
- Matériaux et techniques : Fer forgé.
- Dimensions et poids : 43,5 x 16 x 16,6 cm, 348 g
- Mission : Mission Dakar-Djibouti ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Afrique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1931.74.2226
Description
Aspect général d'une ombrelle. Tige axiale à peu près cylindrique, de section moindre vers le sommet, terminée à la base par une pointe permettant de ficher l'asë en terre. A mi-hauteur environ, le ko, bague de bois grossièrement taillée au couteau, partage la tige en kpo, partie inférieure, et en asëde = langue d'asë, partie supérieure. Au dessus du ko, partent de l'asëde, quatre bras de fer plat, awa, formant entonnoir, l'extrémité inférieure étant recourbée et soudée par la forée à l'asëde. L'extrémité supérieure des awa soutient un plateau circulaire de fer mince, gba, légèrement conique, percé en son centre par l'asëde. Au sommet de l' asë, aur le gba, un motif décoratif très rudimentaire représente un trône stylisé.
Usage
Le type gbadota serait en usage depuis le règne de Agonglo (deuxième moitié du XVIII° siècle). L'asen, autel portatif, est planté sur le tertre de la case de l'ancêtre au cours des cérémonies de son culte : fin de deuil, commémoration annuelle, propitiations. On verse en offrande sur le plateau, pour nourrir l'ancêtre, diverses libations et le sang des victimes immolées. Chaque famille consacre un ou plusieurs asen à chacun de ses ancêtres, et leur voue un culte familial. En outre, des asen sont consacrés dans tout le pays aux ancêtres de la famille royale, considérés comme ancêtres communs, protecteurs de l'empire en même temps que de leur dynastie, objets d'un culte officiel."Le disque à offrandes de cet asen synthétise l'identité du défunt à travers l'image d'un trône stylisé. C'est une référence royale qui indique le rang. C'est ce motif qui identifie la personne, mais son symbolisme est parfois difficile à interpréter car il peut fonctionner comme un rébus, renvoyant à un proverbe, un calembour, une parole imagée. Parfois, les motifs étaient rehaussés par une polychromie qui a disparu avec le temps. La construction de cet autel est symbolique ; à mi-hauteur de la tige se trouve une bague de bois, ko, qui départage la partie inférieure, kpo, et la partie supérieure, asende (la " langue de l'asen "). Les quatre bras de fer du modèle côtier, awa, forment un entonnoir qui soutient le gba, plateau circulaire support des sacrifices. La ville d'Ouidah a produit un style particulier d'asen avec des scènes rivetées au sommet du plateau dont l'iconographie peut être plus complexe que dans les autres centres de production de ces objets cultuels. On attribue cette situation à la position de cette ville carrefour et à son histoire marquée par la rencontre avec l'Occident et la culture afro-brésilienne."