Bouclier
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Salomon, îles – Guadalcanal (province) ; Océanie – Mélanésie – Salomon, îles – Central (province) – Ngella (île) ; Océanie – Mélanésie – Salomon, îles – Isabel (province) – Isabel (île)
- Culture : -
- Date : 1ère moitié 19e siècle
- Matériaux et techniques : Sections de roseau, rotin, liane (Lygodium trifurcatum), enduit obtenu à partir de la noix de Parinarium, nacre (sans doute coquille de Nautile), bois
- Dimensions et poids : 86 × 28 × 8 cm84 x 29 cm (catalogue d'exposition "Eclat des Ombres")
- Donateur : Prince Roland Bonaparte ;
- Ancienne collection : Muséum national d'Histoire naturelle ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ; Ancienne collection : Auguste Bertin ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1887.67.9
Description
Bouclier à incrustation de nacre, de forme ovale, légèrement plus large dans le bas. Du jonc recourbé en lattes parallèles est recouvert d'une vannerie spiralée et enduit à l'endroit d'une gomme noire et rouge dans laquelle sont incrustées de petites plaquettes carrées de nacre. La disposition en ligne de ces plaquettes forme un grand motif décoratif dont le centre représente un personnage allongé, très stylisé, aux bras relevés. Le petit visage est entouré de lignes qui suivent la forme du bouclier. Les yeux et la bouche sont indiqués et de chaque côté de la tête un petit motif long paraît représenter les oreilles distendues ou des ornements. Une simple ligne coudée marque les bras, repliés aux coudes. Le corps démesurément allongé, est fait de deux lignes parallèles marquant les hanches. A un tiers de la hauteur du bouclier, deux lignes horizontales interrompues au milieu semblent marquer le bas du personnage et au- dessous de celles-ci, deux petits visages, disposés également horizontalement, se font face. Le bas du bouclier est orné de lignes et de motifs allongés épousant son contour. A l'envers, six barres transversales en bois et une barre verticale sont reliées entre elles pour former la poignée. Aux deux extrêmités, sous la dernière barre, se trouve un motif géométrique noir qui se prolonge en faisceau vers le haut ou le bas. Les deux motifs sont sensiblement différents ; ce sont les mêmes motifs qui se retrouvent sur les boucliers tout en vannerie.Etat : à beaucoup d'endroits, la gomme écaillée laisse apparaître la vannerie et des plaquettes de nacre ont sauté.
Usage
Les habitants des Îles Salomon utilisaient autrefois à la guerre et à la chasse aux têtes, des boucliers en vannerie de forme elliptique, légèrement plus larges en partie basse et pointus aux deux extrémités. Leur décor consistait principalement en motifs foncés, créés à l’aide de fibres végétales teintes en noir et contrastant avec la couleur naturelle du reste de l’ouvrage. De telles armes étaient fabriqués principalement dans les régions intérieures de l'île de Guadalcanal. Les populations des îles voisines les acquéraient par voie d'échange.Ce bouclier, dont le corps est également en vannerie, est recouvert d’un décor élaboré, composé de petites plaques de nacre (sans doute de Nautilus) finement découpées et fixées sur la vannerie grâce un enduit rouge et noir obtenu à partir de la noix de Parinarium. L’ensemble forme des motifs complexes, certains anthropomorphes. Ce type, très bien identifié, est assez rare dans les collections muséales.De tels boucliers étaient, semble-t-il, à la fois portés au combat, utilisés comme instruments cérémoniels, lors de danses, et comme marqueurs de statut social. Leur fabrication semble avoir cessé au début du XIXe siècle. On reconnaît sur cette pièce un motif anthropomorphe principal, une longue figure aux bras levés. Les rangs de nacre qui l’auréolent et la constituent suivent en grande partie la structure en vannerie sous-jacente et les contours du bouclier. De part et d’autre de la tête des oreilles aux lobes distendus par des ornements caractéristiques de la région sont figurées. En dessous de la figure principale, deux petits visages, disposés horizontalement, se font face. Ces derniers sont souvent interprétés comme une évocation de la de la chasse aux têtes, une pratique guerrière à caractère rituel.