Masque
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Rom
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Vanuatu – Malampa – Ambrym (île)
- Culture : -
- Date : Premier tiers du 20e siècle.
- Matériaux et techniques : Terre (?), bois, fibres végétales, plumes, enduit végétal, pigments
- Dimensions et poids : 97 x 40 x 26 cm, 316 g
- Donateur : Mr Corydon ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1931.61.2
Description
Ce masque est allongé dans le sens de la hauteur avec une base triangulaire. L'armature est constituée par trois lattes formant une pyramide terminée par un assemblage cylindrique. Le morceau central est terminé par le nez, dont les narines sont percées largement et communiquent, et qui est recouvert de terre peinte en vert, noir blanc et brun clair. Les deux lattes latérales sont larges (3,5 cm) et sont continuées horizontalement par deux autres qui se terminent assemblées verticalement, ce qui leur donne une torsion de 90°. Les lattes sont l'une en noir, l'autre en blanc, les couleurs s'intervertissant en passant à l'horizontale. Le visage est seulement constitué par un tapa peint en brun noir blanc et vert, percé simplement de deux grands yeux allongés. Pas de bouche, les lattes bois du devant pouvant être interprétées comme des lèvres. Abondante chevelure de fibre à l'arrière, fixée à des baguettes de bois qui tiennent le tapa. Le bois est très léger et friable, analogue à la moelle de sureau. Mauvais état. Le tapa est détaché de l'armature, le nez ne tient que très peu. La peinture est très écaillée. Dimensions : H : 56 cm ; L. : 32 cm.
Usage
Il existe plusieurs types de masques « rom » en provenance de l’île d’Ambryn au Vanuatu, en particulier au nord de l’île. Tous reprennent pour le visage composite la forme du losange, fréquente dans l’art rituel du Vanuatu. Une partie des traditions liées aux masques « rom » semblent avoir été héritées de Malekula, via l’ouest d’Ambrym, suite à des mouvements de populations au début du XXe siècle. Une puissance et une ancienneté particulières sont attribuées à certaines formes. A Ambrym au XXe siècle, en parallèle des cérémonies de prises de grades « mage », les anthropologues répertorient plusieurs rites plus secrets, tels ceux des sociétés masculines « luan » ou « bato ». Ces sociétés se caractérisent par des activités spécifiques, de longues périodes d’isolement et des connaissances restreintes liées à des objets rituels, des masques et des danses. Les hommes, parfois à condition d’avoir atteint un grade suffisamment élevés dans le « mage », pouvaient acquérir les droits qui donnent accès aux connaissances nécessaires à la confection d’un type de masque et de costume, et à l’exécution de la danse correspondante. L’acquisition de ces droits requiert des paiements, autrefois effectués surtout en cochons ou en volailles, mais aujourd’hui aussi constitués d’argent. La disparition, à partir des années 1940 d’un grand nombre de rites secrets expliquent peut-être le transfert de certaines traditions dans la sphère publique. Il est aussi possible que certains masques aient changés de statut au cours de leur existence. Ce qu’il advient du masque à l’issue de la danse pour lequel il est créé varie en effet d’une description à l’autre. Si certains semblent destinés à être détruits, d’autres au contraire seraient utilisés à plusieurs reprises, voire dans différents contextes.Des masques « rom » sont toujours fabriqués et dansés aujourd’hui. La description historique donnée pour ce masque est : « Le masque "rom kon", rare, est utilisé dans des danses publiques. Plusieurs dizaines d'hommes y participent, tous revêtus d'une variante de ce masque, et le corps couvert d'un costume de rubans de feuilles de bananier. Chaque danseur tient dans la main droite un long bras conique en vannerie terminé par des sonnailles faites de coques de fruits sèches et vides. Le masque était détruit à l'issue de la danse. Le droit de porter ce masque et de participer à la danse rom se paie en cochons à dents. »