Tube à inhaler
Objet archéologique
- Classification : Objet archéologique
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Chili – Antofagasta – Calama ; Amérique – Amérique du Sud – Chili – Atacama (désert d')
- Date : 1000-1300 ap. J.-C.
- Matériaux et techniques : Bois
- Dimensions et poids : 18 x 2,5 x 2 cm, 16 g
- Mission : Georges de Créqui-Montfort ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ; Mission : Eugène Louis Joseph Sénéchal de la Grange ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1908.23.1877
Description
Sculpté d'une seule pièce avec un canal intérieur rempli de petites aiguilles en bois de "quisco". Le tube lui-même peut se décomposer en trois parties : a) la partie supérieure est un cylindre de 6 cm de long et de 12 mm de section environ, qui va en s'épanouissant à sa base (section de 17mm environ) pour accentuer le contraste avec.b) une partie médiane (4,5 cm), cylindre de 10 mm de section, d'où se détache en relief une représentation anthropo-zoomorphe. Le haut de la tête, grossièrement traité, est surmonté d'une coiffure plate (un disque) avec une sorte d'aigrette centrale et une arête qui sépare en deux le front. Le bas du visage est souligné par l'enfoncement très marqué de la racine du nez lui-même proéminent et percé en son extrémité d'un minuscule trou rond. Les joues, dans un plan perpendiculaire à la face, sont soulignées par trois incisions qui font penser à des crocs. Sous le menton, deux incisions accusent encore l'aspect félin du personnage. Deux longues oreilles (du milieu des joues jusqu'au-dessus de l'aigrette) ont été sculptées de part et d'autre du cylindre, en retrait par rapport à la face et libres à la hauteur du front. Les épaules sont larges, les bras séparés du corps jusqu'aux mains par un évidement. La main droite semble se terminer par un masque, la gauche, par une sorte de hache. La ceinture est soulignée par un renflement à bords abrupts du cylindre. c) La partie infèrieure (6,5 cm), cylindre de 9 mm environ, s'achevait en une sorte de masque humain rudimentaire. Elle est aujourd'hui fort détériorée. Le canal intérieur est événtré à la base, sur la face postérieure, sur une longueur de 2 cm environ, et moins sérieusement, toujours sur la même face, à la hauteur de la tête. Longueur totale : 17 cm.
Usage
Les petites aiguilles en bois de "quisco" qui remplissent l'intérieur du tube, ont pendant longtemps donné à penser que l'objet servait à des scarifications rituelles. En fait, le tube à rapé est inséparable des tablettes en bois sculptées au sommet et incurvées dans leur centre, et on les rencontre toujours associés dans les tombes. Le tube servait à priser dans la convexité de la tablette, soit du tabac pulvérisé, soit des excitants comme le piptodenia macrocarpia, les épines à nettoyer le tube. Objet caractéristique de la civilisation Atacameño, déjà presque submergée par les Incas et les Diaguites lors de la conquête espagnole. L'extrême sécheresse de la zone (Désert d'Atacama) en explique la conservation.