Battoir à tapa
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Chili – Valparaíso – Pâques (île)
- Culture : Amérique – Pascuans
- Date : 18e siècle ou antérieur.
- Matériaux et techniques : Pierre polie
- Dimensions et poids : 20 x 9,5 x 6 cm, 2128 g
- Mission : Alfred Métraux ; Mission : Henri Alfred Lavachery ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1935.61.201
Usage
Les pierres à battre étaient utilisées pour la réalisation du tapa (« tapa est le nom générique donné aux étoffes d’écorce battue »Universalis, Bataille). Pour cela, les branches des essences d’arbres utilisés tels que le mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) sont coupées tout au long de leur croissance afin que l’écorce reste souple. Sur l’île de Pâques, il semblerait que l’écorce de jeunes branches ait été privilégiée pour la réalisation du tapa. Lorsque l’arbre est mature, on y prélève des bandes d’écorce qui sont alors mises à tremper. Une fois cette opération effectuée, on sépare les fibres internes (liber) des fibres externes. On bat alors le liber sur une pierre à battre à l’aide d’un maillet en les mouillant régulièrement afin d’éviter que les fibres ne se déchirent. Cette opération était répétée plusieurs fois avant de mettre les fibres à sécher. Une fois le tapa bien sec, il était alors teint et cousu. Sur l’île de Pâques, la teinture était réalisée avec des racines de curcuma, ce qui lui donnait une couleur très jaune. Selon les légendes, deux démons bienveillants auraient enseigné aux Pascuans comment réaliser cette teinture (pua). (Poussart et al, 2010 : 41)D’autre part, sur l’île de Pâques l’étape du battage était réalisée sur la plage pour pouvoir plus facilement mouiller les fibres de tapa: « Parmi les bruits joyeux et familiers qui s’élèvent des villages polynésiens, le plus caractéristique est le son lourd et rythmé des maillets à tapa. À l’Île de Pâques, ce rythme paisible se mêlait aux grondements des vagues, car les femmes, pour être à portée de l’eau, s’assemblaient sur le rivage et martelaient leurs tapa sur des enclumes de pierre. (Métraux, A,L’île de Pâques, Paris, 1941 : 70) » (Bothmer-Plates, 1990 : 323)