Modèle d'embarcation
Maquette ou modèle
- Classification : Maquette ou modèle
- Nom vernaculaire : anen
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Argentine – Tierra del Fuego (province) – Ushuaia
- Culture : Amérique – Yahgan
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Ecorce de coigué (Nothofagus Betuloïdes), bois, calfeutrage en tissu.
- Dimensions et poids : 9 x 72 x 15 cm, 612 g
- Mission : Mission du Cap Horn (1882-1883) ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1884.102.8
Description
La forme caractéristique est celle d'un croissant. La coque est formée par 3 pièces d'écorce de coigué (Nothofagus Betuloïdes), disposées dans le sens longitudinal. Une pièce constitue le fond (de largeur à peu près constante) ; 2 pièces latérales, effilées aux extrémités très relevées, sont assemblées presque perpendiculairement à la base par des coutures spiralées en brins de voqui (Boquila trifoliata) qui enserrent le calfatage,fait à l'aide d'un chiffon rappelant la mèche d'une lampe. Les bords sont renforcés par 2 longerons retenus par une couture spiralée comme précédemment. L'écartement est maintenu par 9 traverses, aux extemités plus épaisses et saillantes (en marteau), attachées au plat-bord par des liens entrecroisés en voqui. L'intérieur était garni de baguettes arquées, serrées les unes contre les autres, mais il n'en reste plus que 2 groupes : l'un de 5 au centre, l'autre de 6 à un bout. Leurs extrémités venaient s'insérer entre les longerons et la coque en écorce.
Usage
Il s'agit d'un modèle réduit - jouet d'enfant ou monnaie d'échange à l'usage des touristes - des Yaghan. L'embarcation réelle, pour résister à une mer le plus souvent déchaînée, comportait une sorte d'étrier en bois recourbé à chaque extrémité pour renforcer celle-ci. Le calfatage indispensable se faisait avec des chiffons et des radicelles mêlés d'une terre très compacte et visqueuse. Les baguettes arquées étaient recouvertes d'un plancher d'écorce. Des pagaies en cyprès et une voile en peau de phoque complétaient l'équipement du canot, cependant qu'un petit feu était entretenu sur un lit de terre. L'embarcation pouvait contenir 7 à 9 personnes et n'avait qu'une durée de vie limitée (un an environ). L'opération la plus délicate de sa fabrication consistait à découper, à la montée de sève, des rouleaux d'écorce de 9 à 10 mètres de long sur un spécimen de Nothofagus élancé et sans noeuds, après 2 incisions circulaires et 1 perpendiculaire, à l'aide d'instruments en pierre ou en bois. La pièce d'écorce devait être maintenue constamment humide pendant le travail et ramollie au feu. Ce type de canot, semblable à celui des Alakaluf, s'est maintenu jusqu'en 1925, mais depuis l'introduction d'outils en fer, il était tombé en désuétude au profit de la barque monoxyle, beaucoup plus lourde, mais plus stable.