Quelle citoyenneté pour les travailleurs migrants en République Populaire de Chine ? : l'expérience de Chengdu
Texte imprimé
- Auteurs : Froissart Chloé (1976-....) ; Béja Jean-Philippe ; Institut d'études politiques ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2007
- Sujets : Exode rural -- Thèses et écrits académiques -- Chine -- Chengdu (Chine), Migrations intérieures, Main-d'oeuvre, Citoyenneté, Intégration sociale
- Autre(s) édition(s) : La Chine et ses migrants
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (545 p.), : Ill., cartes, 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 479-509 ; Thèse de doctorat ; Science politique. Asie ; Paris, Institut d'études politiques ; 2007
Résumé
L’essor de l’exode rural provoqué par la réintroduction de l’économie de marché représente l’un des défis majeurs auquel doit faire face le régime chinois. La contradiction entre les réformes économiques et la rémanence du système administratif socialiste a donné naissance à une nouvelle catégorie sociale : les travailleurs migrants, qui apparaissent comme des citoyens de seconde classe dans les villes de leur propre pays. L’évolution de la place des travailleurs migrants dans la société est portée par un nouveau discours sur la citoyenneté, qui a contraint le Centre à proclamer l’égalité des migrants et des urbains et à appeler à la protection des droits de ces travailleurs. Mais l’Etat-Parti parvient à relever les défis liés à l’essor de l’économie de marché et des migrations en maintenant une conception locale, stratifiée et passive de la « citoyenneté ». Les politiques sociales d’intégration des travailleurs migrants en zone urbaine, tout en contribuant à redéfinir la notion de statut et la nature de la stratification, maintiennent le principe de l’inégalité des citoyens. Par ailleurs, le discours du Parti qui affirme sa volonté d’instaurer un « état de droit » et de protéger les droits des travailleurs migrants ont favorisé l’émergence d’une lutte pour la reconnaissance et la garantie des droits civiques. Si cette lutte reflète une volonté de redéfinir l’appartenance politique en terme universel et témoigne de tentatives d’autonomisation de la société face à l’Etat, elle reste avant tout centrée sur la défense d’intérêts catégoriels et aboutit à une plus grande intégration de la société dans l’Etat. ; The rise of rural-urban migration triggered by the reintroduction of market forces in China is one of the biggest challenges that the Party-State has to face. The contradiction between economic reforms and the resilience of the socialist administrative system has given birth to a new social category: migrants workers, who appear as second class citizen in the cities of their own country. Mounting claims to citizenship as well as rising social, political and economic contradictions led the Chinese government to emphasize enforcing “legal rights” and to call for equal treatment to be granted to migrant workers and urban residents alike. However, the Party manages to adapt while maintaining a segmented, local and top-down conception of citizenship. Public policies for migrant workers’ integration into urban area maintain the principle of inequality, while also redefining the nature of status and social stratification. The new discourse of the Party about creating a “rule by law” and protecting migrant’s rights has given rise to a struggle for the acknowledgement and the guaranty of civic rights. However, this struggle eventually fails to redefine political membership as universal and to gain more autonomy from the state.