Repli identitaire et imaginaire national chez les expatriés kirghizstanais en France
Texte imprimé
- Auteurs : Badalov Ulugbek (1982-....) ; Sélim Monique ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2011
- Sujets : Anthropologie -- Thèses et écrits académiques, Kirghiz, Mondialisation, Nationalisme
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (345 f.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 306-326 ; Thèse doctorat ; Territoires, sociétés, développement ; Paris, EHESS ; 2011
Résumé
Ce travail doctoral en anthropologie porte sur les rapports des expatriés kirghizstanais à l'idéologie de l'identité natioanle forgée par l'état du Kirghizstan dans leurs parcours migratoires en France. Depuis l'effondrement de l'URSS, le défi de la construction d'une idéologie soi-disant 'nouvelle' s'est imposé à l'état du Kirghizstan, à l'instar de ses voisins centrasiatiques. Afin de remplacer le supposé vide créé par la disparition de l'Urss et de légitimer une indépendance qui - en réalité - ne fut jamais revendiquée, l'Etat s'est lancé au Kirghizstan dans la construction d'une 'identité nationale khirhize', plus ou moins ex nihilo.- ; Cette nouvelle idéologienationale, dans la fabrication de laquelle sont politiquement impliqués des chercheurs de l'Académie des sciences du Kirghizstan, préconise le retour aux traditons, l'exaltation de normes sociales issues de la seule volonté politique et fondées sur la recherche du passé historique le plus lointain du peuple kirghiz, tâche assurément fort difficile compte tenu de la rareté des sources historiques. Les populations, 'orphelines' de la nation soviétique paraissent relativement soumises et réceptives à cette idéologie créée par l'Etat et que l'on enseigne aux enfants dès les classes élémentaires. La problèmatique de la thèse est centrée sur le conflit interne des acteurs face à des normes sociales différentes affrontées dans leurs parcours migratoires.- ; L'attention est focalisée sur le changement de logiques sociales des expatriés khighizstanais en france ou, pour certains, retournés dans leur société d'origine après un séjour dans une société autre. Comment les normes sociales du soi sont-elles mises en question sous le prisme de l'altérité? Comment les normes sociales de l'autre sont-elles ou non intégrées dans le contexte originel retrouvé? Comment se joue la confrontation entre les idéologies nationales de la société d'origine et de la société d'accueil? S'appuyant sur une enquête de terrain réalisée en france et au Kirghizstan auprès de différents acteurs, la thèse cherche à répondre à ces questions. ; This thesis in anthropology deals with the relationship that the Kyrgyz expatriates have to the ideology of national identity elaborated by the State of Kyrgyzstan when experiencing migration in France. After the collapse of the USSR, the Kyrgyz State faced the challenge of constructing a 'new' ideology, as did its central Asian neighbors. In order to replace the 'void' created by the disappearance of the USSR and to legitimize its independence - an independence which, in reality, had never been claimed - the State in Kyrgyzstan embraced the project of creating a 'Kyrgyz national identity', more or less ex nihilo, that would be based on the search for a far historical past - a difficult task, doubtlessn for the lack of genuine historical sources. This new national ideology, in the production of which researchers from the Kyrgyz Academy of Scienceshave been politically implicated, advocates the revival of traditions and the exaltation of social norms as a natural emanation of the national will. The 'orphaned' populations of the former Soviet nation seem relatively submissive and receptive to this new ideology created by the State and that is taught to children since elementary school. The analysis conducted in the thesis is centered on the internal conflict of subjects confronted with different social norms in their experience as migrants. A major focus is on the shifting from one social system to another by Kyrgyz expatriates or, in some cases, by those who have returned home after a sojourn in another society. How are social norms of the self called into question through the confrontation of ideologies between the original society with that of the new society? Based on field research carried out in France and Kyrgyzstan with different subjects, the thesis undertakes to answer these questions.