Les représentations européennes de l'Inde à l'époque de l'East India Company (1658-1857)
Texte imprimé
- Auteurs : Le Fourn-Weeks Joëlle ; Crowley Cornelius ; Université de Paris-Nanterre ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2001
- Sujets : Asie -- Étude et enseignement -- Thèses et écrits académiques Inde, Inde, East India Company -- Thèses et écrits académiques
- Autre(s) édition(s) : Représentations européennes de l'Inde
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (579 f.), : Ill. en noir et en coul., 30cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 561-570. Index ; Thèse doctorat ; Langue et littérature anglaises et anglo-saxonnes ; Paris 10 ; 2001
Résumé
Dans quelle mesure le projet colonial est-il fondé sur la modernité qui structure les représentations européennes de l''Inde? C'est l'argument que nous développons en conclusion de cette analyse de l'altérité indienne. Son architecture est en réalité plus complexe, fluctuante et ambiguë comme nous le démontrons au cours de cette exploration. Les représentations pré-coloniales de l'Inde sont en effet loin d'être monolithiques. Elles sont en premier lieu structurées par la binarité identité-altérité : l'Inde est d'abord construite en fonction des problématiques qui agitent l'Europe philosophique et politique. Cette logique identitaire inclut d'autres mécanismes qui renvoient tour à tour à des schémas utopiques et à des modèles antiques. Cette dialectique ne rend pas compte d'une troisième construction de la vision de l'Inde plus globalement idiosyncrasique. Ces schémas se systématisent à partir de la prise de pouvoir de l'East India Company au Bengale sans toutefois se réduire à une dichotomie dominant-dominé. Car si la fin du Company Raj tente d'offir une scientificité des représentations qui ouvre la voie à une lecture et à une gestion coloniale de l'Autre, elle ne parvient pas à occulter les phénomènes d'hybridité. Ce concept post-moderne constitue en définitive l'essentiel de l'héritage colonial. ; By focussing primarily on the precolonial vision of India, this research offers an alternative perspective on colonial representations, as well as new contributions to the concept of otherness. It is argued that the 17th century european perception of India differs from colonial constructions, which is partly due to new power relations and the assertion of modernity. Representations are thus placed into several broad categories reflecting europe's quest for a political, social and religious identity. As a result, india is, either perceived as Europe's alter ego or its radical Other. There is nevertheless a third way which is seen to disrupt the rigid binarism of representations, as a new paradigm emerges to subsume otherness. With the East India Company's accession to the diwani of Bengal, the english attemppted to redefine their imperial identity and their power relations. Yet, the distinction between the reformist's ideals of assimilation and the orientalists' respect for indian culture was often very slight. The drive towards conciliation and the tension between differences and similitarities would eventually open up an area of hybridity, in which both the indian and english elite borrowed from each other's symbols and values. After the rebellion of 1857, the british were to adopt a radical approach to alterity, which would offer systematic and manageable representations of colonial subjects. Indo-English hybridity remains visible in post-colonial icons, however, whereas music and literature keep reinventing its complex architecture.