« La bouche du roi, explique Romuald Hazoumé, vient du nom de l’estuaire du fleuve Couffo que les Portugais ont appelé « a boca do rio » (embouchure du fleuve), que les Français ont plus tard transformé en « bouche du roi » par ignorance ».
À propos de l'exposition
Cette installation qui a été présentée pour la première fois à Cotonou en 1999, est porteuse d’un message fort à la fois symbolique et politique. Elle est constituée de 304 masques réalisés à partir de bidons d’essence. Disposée à même le sol, elle rappelle la structure d’un bateau négrier. Chaque masque possède une identité propre et représente un esclave à l’exception de deux d’entre eux, qui figurent des rois, un Africain et un Européen, visibles à la proue de ce navire retransposé.
Une nouvelle forme d’esclavage est née, liée avant tout à des enjeux économiques et à une denrée précieuse, source de travail des Béninois, l’essence. Des centaines de litres accumulés dans des bidons, véritables bombes en puissance sont ainsi transportés régulièrement par des hommes en mobylettes, « héros de la survie ». Si la réalité de l’esclavage s’est transformée, elle reste suspendue au danger de cet « aller simple pour le tombeau » décrit en 1686 dans « La Ballade du Négrier », long poème du XVIIe siècle qui a influencé Romuald Hazoumé.
L’objet rejoint la parole dans cette installation par la restitution d’un fond sonore qui semble émaner des masques eux-mêmes : une litanie de noms d’esclaves et une improvisation de chants alternés, des « Lamentations » ou implorations aux divinités yoruba afin que cesse la souffrance de ces hommes qui « ne savent pas où ils vont ».
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commissaire
- Lieu : Mezzanine est
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Dates :
Du mardi 12 septembre 2006 au lundi 13 novembre 2006 -
Fermeture le lundilundi, mardi, mercredi, vendredi, samedi, dimanche : 10h30-19h00jeudi : 10h30-22h00
- Public : Tous publics
- Categorie : Expositions