Ornement de tête
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Paè kea, paè kaha
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Marquises (îles)
- Culture : Océanie – Marquisien
- Date : Première moitié du 19e siècle.
- Matériaux et techniques : Fibres végétales, coquillage (tridacne), écaille (tortue), écorce battue (tapa), bandeau de textile, nacre
- Dimensions et poids : 11 x 29 x 26 cm, 190 g
- Donateur : Abel Aubert du Petit-Thouars ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1930.44.11
Description
Une bande de sparterie en fibre de coco est terminée par deux boucles. Un motif de côte au centre et un double bourrelet comme bordure. Sur cette bande, une triple rangée de rondelles de nacre est perçées de deux trous. Sur ces rondelles sont fixées, au moyen d'une cordelette en fibre, des petites plaques d'écaille dentelées. Aux deux extrémités de la bande, une plaque de nacre de forme allongée sur laquelle est attachée une mince pellicule d'écaille dont les ajours dessinent deux "ipu" noix et deux motifs superposés, de grandeur différente, représentant la silhouette d'un petit personnage de profil, assis les mains levées à hauteur du visage. Le décor des deux plaques devait être symétrique, mais l'une est cassée. Sur le bord inférieur de la bande en sparterie, les plaques de coquillage alternent avec des plaques d'écaille. Ces plaques sont attachées entre elles et à la sparterie par de la fibre. Les plaques de coquillage au nombre de huit sont taillées dans le bord inférieur d'une coquille de tridacne, ce qui leur donne une forme incurvée. Elles sont fortement évasées vers le bas. Les sept plaques d'écaille, beaucoup plus larges, sont également incurvées. Leur face interne est gravée de motifs. Au centre petit personnage "tiki". La tête démeusurément importante occupe toute la partie supérieure. Les arcades sourcilliéres indiquées par une bourrelet en relief, se prolongent sur le nez et marquent l'arête de ce dernier. Les narines sont étalées de chaque côté de la base du nez. Les yeux dessinés par un relief quasi sphérique, sont joints entre eux par une ligne tantôt droite, tantôt arquée. A la place de la bouche, des ovales concentriques très allongés. Directement sous la bouche un torse court et de forme carrée, orné de dessins géométriques, des jambes indiquées par des arcs concentriques ou un motif géométrique. Autour de cette figure sur les deux côtés et le haut, une frise de motif décoratifs. A la hauteur de la bouche, un ajour sépare le visage de la bordure. La position des bras, la décoration du corps et de la frise varie selon les plaques d'écaille. Si on dispose le "pa'e kea" pour que les "tiki" soient à l'endroit on a :- Une plaque d'écaille : le bras droit courbé est conçu d'une manière très réaliste, avec une petite main portée à la bouche. Le bras gauche plié à angle droit, main stylisée au nombril, un "ipu" sur le sein gauche. Un arc décoratif pour les jambes. La frise comporte principalement des lignes de chevron et des stylisations de mains.- Une plaque : les bras sont pliés à angle droit, reposant sur le ventre, le corps recouvert de dessins géométriques. Une frise avec des motifs de mains.- Une plaque : les bras sont droits, les mains posées sur les cuisses. Sur la frise à hauteur de la bouche un demi-visage de "tiki".- Une plaque : les mains sont posées sur les cuisses. Sur le corps, au centre, une ligne de chevrons. L'emplacement des jambes est indiqué sans ornementation. Sur la frise du pourtour, deux visages de "tiki" à hauteur des yeux. Des arcs figurent des jambes et des bras, les mains sont stylisées.- Une plaque : les bras sont pliés à angle droit, les mains sur l'abdomen, des stylisations d'yeux sur la poitrine. L'emplacement des jambes est indiqué sans ornement. Sur la frise à gauche de la bouche du "tiki" central, une moitié de visage, ailleurs des chevrons, des motifs de mains et des arcs pour figurer les membres.- Une p...
Usage
Cet objet était fabriqué dans le groupe Sud des Îles Marquises par un spécialiste "tohuna". On faisait boulllir les plaques d'écaille pour leur donner leur courbure et les graver avec une dent de rat. Le "pa'e kea" était porté par les hommes et les femmes ; on le plaçait sur la tête les plaques d'écaille et de coquille vers le bas. Les petites figures de "tiki" étaient à l'envers : elles se disposaient devant les yeux et tout autour de la tête comme une sorte de visière. Cet objet parait avoir été une propriété familiale plutôt qu'individuelle et avait une valeur importante.