Costume de danseur : diadème
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Ves tattuwa
- Géographie : Asie – Asie méridionale – Sri Lanka – Kandy
- Date : Années 1960
- Matériaux et techniques : Argent repoussé, bois.
- Dimensions et poids : 37 x 44 x 2,5 cm, 496 g
- Donateur : Ambassade de Ceylan ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1969.41.3.1-2
Description
Diadème formé de 11 pétales rayonnants en arc de cercle, le premier et le dernier étant un peu plus larges. Ces éléments décorés (de lotus ?) sont en argent repoussé monté sur support de bois, peint de couleur argentée au dos. Chaque pétale porte trois pampilles de métal blanc. Un bourrelet de velours rouge soutient et permet d'attacher ce diadème autour de la tête. Hauteur maximale : 27 cm ; largeur maximale : 42 cm.
Usage
Cet élément de la parure revêt un caractère sacré. Il est remis lors d'une cérémonie "ves bandima" au danseur, et est précieusement conservé. Le diadème caractérise le costume de la danse "ves". L'aspect rythmé, vigoureux de la danse est marqué par le bruit des pampilles du "ves tattuva" et des bracelets de pieds (69.41.17.), soulignant le talent du danseur.Ce costume est porté par les danseurs classiques de Kandy, en particulier pour la danse appellée "ves natuma", employée à l'origine pour la propitiation de la divinité Kohomba Deviyo, lors d'une cérémonie de "Kohomba Kandariya". Le mot "yakdessa" désigne le danseur "ves", toujours un homme, dont le rôle était à l'origine d'invoquer les "yakka" (démons) lors de fêtes (mariage) ou pour aider à la guérison d'une personne malade, par exemple.Le caractère rituel de la danse "ves" interdisait traditionnellement qu'elle soit présentée en attraction, et même qu'elle accompagne les festivités du "Perahera" qui se tient à Kandy la nuit de la pleine lune d'août. Cette proscription n'est plus observée actuellement.La danse classique de Kandy est enseignée à partir de 24 mouvements de base : 12 mouvements de la partie inférieure du corps, "pa saramba", et 12 mouvements du haut du corps, "goda saramba".La maîtrise de ces 24 mouvements est à la base de l'interprétation des 18 "vannam" classiques, danses en solo sur des thèmes inspirés des "jataka", de légendes et de la mythologie.Un texte traditionnel est chanté par le danseur, qui est libre du choix de ses mouvements. A la différence des danses de l'Inde, la danse de Kandy n'utilise pas les "mudra" (postures ritualisées) comme gestes conventionnels signifiants.Autrefois, l'art de la danse était transmis de père en fils, comme il existait des familles de musiciens. Maintenant, des cours sont ouverts à ceux qui désirent apprendre, et l'on peut s'acheter le costume et la parure si l'on en a les moyens.Cependant, le "Kohomba Kankariya" requiert un niveau supérieur dans l'exécution de la danse, et une cérémonie particulière "ves bandima" consacre les élèves-danseurs dans leur carrière sacrée : ils reçoivent le précieux diadème (69.41.3) et peuvent ainsi devenir les danseurs sacrés du rite "puja" qu'est le "Kohomba Kankariya".Un percussionniste marque le rythme avec le "gata bera", tambour porté à la taille accordé différemment à chaque extrémité. Les effets sonores obtenus participent à la qualité "tandava" de la danse kandyenne, qui s'apprécie pour sa vigueur masculine, héroïque, incarnant la souplesse et la grâce viriles. Les troupes de danseurs étaient autrefois entretenues par les rois et l'aristocracie. Les changements politiques et sociaux qui marquèrent l'histoire de Kandy depuis 1815 portèrent atteinte à l'institution de la danse. Originellement rituelle, la danse "ves" a mieux survécu que d'autres genres ("uddaki" et "panteru") en se donnant une nouvelle vocation, esthétique, pour le spectacle.Bibliographie : A.H.E. MOLAMURE, "The outlook for Kandyan Dancing" in "Some aspects of traditional culture", Symposium edited by Ralph Pieris, Peradeniya, 1956, pp. 23-33.M.D.RAGHAVAN : "Kandyan dancing" in "Bulletin of the Institute of Traditional Cultures", Madras, 1961, part 1, pp. 1-8.