Tambour à boules fouettantes
Instrument de musique
- Type d'objet : Instrument de musique
- Nom vernaculaire : Damaru (sanscrit)
- Géographie : Asie – Asie orientale – Chine – Xizang (région autonome)
- Date : Début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, peau teintée, lanière de satin broché, anneau de cuivre, perles en corail et de lapis, gland de soie, Bronze
- Dimensions et poids : 8 x 8,8 cm tambour8,5 x 6 cm coussinet32 cm de long pans
- Donateur : Fernande Louis-Marin ;
- Ancienne collection : Louis Marin ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Ethnomusicologie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1962.7.65
Description
En forme de sablier : deux calottes sphériques en bois noir sont réunies par le sommet. Chaque face est tendue de peaux teintées en vert. La jonction des deux calottes est ceinturée d'une lanière de satin broché d'or : de part et d'autre y sont accrochés deux courts cordons dont les extrémités sont garnies d'une petite boule de percussion. Cette lanière se termine par un anneau de cuivre d'où pend un cordon tressé rouge orné de deux perles en corail et de deux lapis. Un ornement de satin est accroché à ce cordon : il se compose d'un coussinet triangulaire d'où partent trois pans terminés en pointe large, garnies de grelot à décor de caractère fu : deux des pans sont brun-clair doublés rouge, décor broché, noeuds et fruits. Le dernier est imprimé feuillage et lion. Il se termine par deux grelots et un gland de soie noire orné de deux perles, une rouge et une verte. Bon état. Marques d'utilisation.
Usage
Instrument du culte du bouddhisme tibétain. Le mode d'utilisation paraît simple quoique régi par les textes : on tient le "damaru" entre le pouce et l'index au niveau de l'intersection des deux calottes sphériques. Une rotation du poignet imprime aux cordonnets, munis de boules, un mouvement de va-et-vient qui provoque une percussion alternative de l'une et l'autre peau par l'une ou l'autre boule. Autrefois fabriqués à partir de crânes humains, d'enfants le plus souvent, la confection des "damaru" subissait alors les deux nécessités de sélection des os et de consécration. Aujourd'hui la plupart des "damaru" sont en bois, recouverts de peaux (de serpents ?) Employé tant par le bouddhisme tantrique que par la vieille religion bon. Dans les monastères, la place du tambourin est sur le plus haut degré de l'autel au même titre qu'un "chorten", qu'un bâton divinatoire etc . Il a sa place également sur la table du lama dirigeant le monastère (cf. 31.57.96). Dans la vie de la communauté monastique, il sert à scander les pauses entre les différents services religieux aussi bien qu'à l'accomplissement de ces services eux-mêmes par l'appel de la divinité invoquée ; il fait aussi partie de la section rythmique des orchestres religieux menant les danses tch'am. Utilisé aussi par les ermites de toutes sortes ("Mahasidddhas", "Nags-pa", moines mendiants etc.), dans de nombreux rites tantriques tel que celui du Tchoed, par exemple où il bat le rappel des démons. Dans l'iconographie le "damaru" est l'attribut général des "mahasiddhas" (mystiques tantriques) et de la "dakini Vadchravaha ri" ("Dordché Phagmo", en tibétain) : la truie à pierre fulminaire.