Planche ou moule pour amulettes
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : klu spar"
- Géographie : Asie – Asie orientale – Chine – Xizang (région autonome)
- Culture : Asie – Tibétain
- Date : début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois
- Dimensions et poids : 11,5 x 1,5 x 1,5 cm, 27 g
- Donateur : Jacques Bacot ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Asie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1932.86.10
Description
Pièce de bois rectangulaire, terminée à une extrémité par un bouton trilobé percé d'un trou ; trois des faces sont décorées de motifs gravés. Sur la première, quatre personnages coiffés de chapeaux différents et deux animaux rappelant la chèvre ; sur la seconde, quatre caractères stylisés respectivement inscrits dans un demi-cercle, un cercle, un triangle, un carré ; sur la troisième, quatre animaux rappelant le cheval, le chien, la yak. A l'extrémité de la planchette opposée au bouton, est gravée un svastika aux branches tournées vers la gauche (symbole bonpo ; à remarquer toutefois que dès lors qu'elle est imprimée la svastika apparaît avec les branches tournées vers la droite : symbole non plus bonpo mais du lamaïsme orthodoxe). Long. : 11,3 cm. ; larg.: 1,4 cm. ; haut.: 1,4 cm.
Usage
Utilisé par toutes les sectes religieuses dans des rites différents, pour imprimer des amulettes ou des drapeaux de prières, dans des buts religieux, médicaux,... On suppose que la maladie est l'oeuvre des démons. Dans les cas graves, quand le malade ne peut plus se lever, on fait appel au lama-médecin. Son premier soin sera de rechercher par la divination quel est le démon responsable de la maladie et sous quelle forme, animale ou autre, il a pu s'introduire dans la maison du patient et y demeurer. Ceci déterminé, le lama imprime au moyen de la planchette une effigie de ce démon ou de la forme qu'il a pu prendre, soit dans la glaise, soit avec de la pâte de "tsampa" (orge grillé, sable et eau ). Par certains rites - incantations, cercles magiques - le démon est amené de force à s'introduire dans la figurine. Ceci réussi, le lama récite le passage du livre saint qui convient, ou des formules magiques appropriées. La figurine est alors détruite ou brûlée. Durant tout le cours de la maladie, des effigies semblables seront disséminées dans la maison ; elles ne seront retirées qu'à la guérison du patient. Certaines de ces planches comportent des motifs gravés symboles porte-bonheur du bouddhisme tibétain : noeud bouddhique, vase sacré à eau lustrale, conque, tortue, roue de la vie, dragon, parapluie. Ces symboles imprimés et portés dans des reliquaires sont de puissantes amulettes et possèdent chacun un pouvoir bien déterminé ; la tortue procure la longévité, le dragon permet une lutte victorieuse contre l'ennemi, etc... Les lamas en font cormmerce. D'autres symboles sont employés dans l'impression des drapeaux de prières.