Masque
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Rom
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Vanuatu – Malampa – Ambrym (île)
- Culture : -
- Date : 20e siècle.
- Matériaux et techniques : Ecorce, pigments, fibres végétales (bananier), plumes blanches, brunes et noires, feuilles séchées, bois (dont möelle de sureau), papier
- Dimensions et poids : 103 x 26,5 x 42 cm, 790 g
- Donateur : Condominium des Nouvelles-Hébrides ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1957.81.3
Description
Haut de visage de forme pyramidale à base triangulaire s'arrêtant sous la lèvre supérieure et surmorté d'un haut panache en plumes blanches, noires et brunes ; le tout est monté sur une armature en bois. Deux côtés de la pyramide sont en écorce et représentent le visage au front très allongé et pointu tandis que le derrière de la tête est fait d'une épaisse chevelure en fibre ; les côtés et le bas du visage sont délimités par des lattes en bois très léger, découpées en dentelures recouvertes de peinture orange pour les lattes verticales et peinture blanche pour les lattes horizontales. Les yeux, simplement fendus, sont surmontés d'un morceau de bois en forme de croissant formant auvent, qui marque les arcades sourcilières. Le côté droit du visage est peint en vert dans le haut et brun dans le bas, à partir de l'arcade sourciliére, tandis que le côté gauche est peint inversement brun dans le haut et vert dans le bas. L'oeil droit est entouré d'une ligne blanche et l'arcade sourciliére d'un triangle noir, tandis que l'oeil gauche est entouré d'une ligne noire et surmonté d'un triangle blanc : sous chaque oeil un petit motif en forme d'ancre de la couleur correspondant à l'entourage de l'oeil ; la cloison nasale est percée et rehaussée de blanc. L'extrémité supérieure se compose d'un grand morceau cylindrique en bois, enveloppé dans un papier européen maintenu par des ligatures dans lesquelles sont fichées les plumes et dans le bas des feuilles sèches. Le derriére de la tête se compose d'une épaisse chevelure en fibres claires descendant très bas en couvre-nuque et réunies par une ligature en chignon. Tout le bas du visage est entourée par une frange régulière de cette même fibre pour former la barbe. Dans le bas à l'intérieur sous la chevelure, sorte d'arceau en bois recouvert de ruban de fibre, sert sans doute de poignée.
Usage
Il existe plusieurs types de masques « rom » en provenance de l’île d’Ambryn au Vanuatu, en particulier au nord de l’île. Tous reprennent pour le visage composite la forme du losange, fréquente dans l’art rituel du Vanuatu. Une partie des traditions liées aux masques « rom » semblent avoir été héritées de Malekula, via l’ouest d’Ambrym, suite à des mouvements de populations au début du XXe siècle. Une puissance et une ancienneté particulières sont attribuées à certaines formes. A Ambrym au XXe siècle, en parallèle des cérémonies de prises de grades « mage », les anthropologues répertorient plusieurs rites plus secrets, tels ceux des sociétés masculines « luan » ou « bato ». Ces sociétés se caractérisent par des activités spécifiques, de longues périodes d’isolement et des connaissances restreintes liées à des objets rituels, des masques et des danses. Les hommes, parfois à condition d’avoir atteint un grade suffisamment élevés dans le « mage », pouvaient acquérir les droits qui donnent accès aux connaissances nécessaires à la confection d’un type de masque et de costume, et à l’exécution de la danse correspondante. L’acquisition de ces droits requiert des paiements, autrefois effectués surtout en cochons ou en volailles, mais aujourd’hui aussi constitués d’argent. La disparition, à partir des années 1940 d’un grand nombre de rites secrets expliquent peut-être le transfert de certaines traditions dans la sphère publique. Il est aussi possible que certains masques aient changés de statut au cours de leur existence. Ce qu’il advient du masque à l’issue de la danse pour lequel il est créé varie en effet d’une description à l’autre. Si certains semblent destinés à être détruits, d’autres au contraire seraient utilisés à plusieurs reprises, voire dans différents contextes.Des masques « rom » sont toujours fabriqués et dansés aujourd’hui. Pour cet exemplaire la fiche du Musée de l'Homme indique: "Ces masques nommés "rom ten" sont portés avec un grand vêtement de feuilles pour dissimuler l'identité du danseur qui doit personnifier un esprit et inspirer la terreur lors des cérémonies des Sociétés Secrètes."