accessoire féminin
Textile ou vêtement
- Type d'objet : Textile ou vêtement
- Nom vernaculaire : aratai
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Autonomous Region of Bougainville (province) – Bougainville (île) – Central Bougainville (district) – Kieta (village)
- Culture : Océanie – Nasioi
- Date : Premier tiers du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Feuilles de pandanus séchées et nattées, teintures rouge et brune
- Dimensions et poids : 61,5 x 28 x 9,5 cm, 145 g
- Mission : Patrick O'Reilly ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1934.188.254
Description
"Biruko" fait d'une (quelquefois de deux, mais pas ici) feuille de pandanus. Chacune des ramifications de la feuille étant reliée à la suivante ; les deux bords posés à plat l'un sur l'autre sont cousus à point devant par un fil de fibres végétales et cela sur deux épaisseurs. Chaque ramification impaire étant reliée entre elles, et chaque ramification paire entre elles, de façon à former deux épaisseurs. Afin que le "biruko" ait un aspect plus fourni, l'idée est venue d'y intercaler des ramifications appartenant à d'autres feuilles, comme c'est le cas ici, ou même, comme c'est quelquefois le cas, de réunir deux feuilles. Les différences de teintes naturelles entre les feuilles sont utilisées comme décoration. Ici on a laissé la tige de la feuille, mais quelquefois la ou les tiges sont coupées. A la base près de la tige, une série de noeuds horizontaux réunissent chaque ramification sur les deux épaisseurs. Sur le bord opposé évasé en éventail, un travail d'ornementation et de consolidation est fait au point de reprise avec des fibres teintes ici en brun et en noir et, quelquefois ailleurs, en rouge et noir.Les feuilles du palmier sauvage biruko sont aussi utilisées pour la réalisation de ces objets. Elles sont coupées puis séchées au soleil pendant plusieurs jours. Les motifs colorés sont réalisés à partir d'une écorce battue de l'arbre appelé paru. Tous les éléments sont cousus avec des aiguilles en os de cochon ou en arête de poisson.(Garnier, Nicolas - 2012. The art of Bougainville)
Usage
Fabriqué et porté communément par les femmes Nasioi qui en ont toujours une demi-douzaine chez elles. Quand il n'est pas utilisé, il se porte sous le bras, glissé entre le pagne et la peau ou inséré dans le chargement du sac. Il sert normalement pour se préserver du soleil ou de la pluie, comme natte pour déposer des objets ou des enfants, comme sac à main, grâce à la poche fermée entre les deux épaisseurs de feuilles, pour se cacher la poitrine ou quand on est surpris sans cache-sexe. En contexte rituel, il est employé pour se cacher de gens tabus, pour chasser les esprits de son chargement... En contexte cérémoniel, il se porte dans les danses comme ornement. Sa fabrication est interdite en période de deuil. Il sert également d'objet d'échanges rituels à la fin de certains repas funéraires.----------------------------------Fabriqué à l'occasion des remises de diplomes ou de certaines fêtes religieuses (confirmation par exemple), on peut y inscrire des textes dédicatoires comme "greetings". Aujourd'hui utilisé pour décorer les maisons.(Nicolas Garnier, 2012)-----------------------------------Les biruko peuvent être utilisés pour chasser les esprits mauvais des maisons. Ils sont alors brûlés et la fumée qui se dégage chasse les esprits.(Garnier, Nicolas, 2012 - The art of Bougainville)