Tatewaki Nio

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Brésil / Japon

Tatewaki Nio est né à Kobe au Japon en 1971. Après une formation en sociologie à l’Université Sophia de Tokyo, il s’installe au Brésil en 1998 et suit des études de photographie au Centre Universitaire de Senac à São Paulo. Le passage du temps dans l’environnement urbain est un motif central du travail de l’artiste dont la série Escultura do Inconscente, relative aux transformations du paysage urbain de la ville de São Paulo, a remporté le Contemporary Art Prize de la Fondation Funarte en 2011. Son travail a par ailleurs été exposé au Musée Oscar Niemeyer à Niterói (2016), au Maria Antonia University Center de São Paulo (2012), dans le cadre de la biennale d’architecture de São Paulo (2013), de Photo España (2015) ou encore du Arte Lagune Prize à Venise (2013).

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Neo-Andina

Résidences photographiques 2016

Neo-andina est un projet sur le développement récent d’une nouvelle forme architecturale dans la ville d’El Alto, en Bolivie. El Alto, une des villes périphériques de la capitale bolivienne, La Paz, compte plus de 858 000 habitants, pour la majorité d’origine aymara.

Depuis 2006 et l’investiture d’Evo Morales, une nouvelle classe bourgeoise a vu le jour, en particulier dans la ville d’El Alto. Le symbole de la richesse de cette bourgeoisie florissante s’exprime par le biais de grandes constructions colorées, les cholets, terme forgé par la contraction de cholo (personne d’ascendance aymara) et chalet. Ces grandes bâtisses de plusieurs étages associent généralement des boutiques en partie basse et les appartements du propriétaire en partie haute. La plupart d’entre elles possèdent également une grande salle de fête, qui peut être louée pour diverses occasions. La plupart de ces bâtiments sont conçus par l’architecte Freddy Mamani, et la ville compte aujourd’hui environ 170 cholets.

Tatewaki Nio a réalisé un grand nombre de photographies dans cet espace, en s’interrogeant sur la vie locale et les conditions d’émergence de ce style architectural qui modifie considérablement le paysage urbain et social andin. Il tente de déterminer l’origine des couleurs et des motifs utilisés dans cette architecture, supposée réutiliser des motifs traditionnels
andins, tout en s’interrogeant sur le rôle de l’architecte et sur son degré d’intervention personnelle sur ce style.

Si le photographe a pour objectif de montrer ces images à un public brésilien à qui la notion de métissage est familière, on peut s’interroger sur la perception de celles-ci par un public occidental. En effet, une fois passée la surprise de l’étrangeté et de la séduction colorée, le jeu des rappels et des comparaisons se met vite en place. Parmi les citations d’éléments architecturaux de la culture pré-incaïque tiwanaku apparaissent alors des rappels de la culture visuelle pop japonaise des années 70 et 80 : Transformers, Goldorak, entre autres. Dans les images des intérieurs de cholets, l’impression d’être dans un pachinko - salle de jeu typiquement japonaise, dédiée aux flippers et machines à sous - s’accentue encore.

Tatewaki Nio sait utiliser le potentiel des bâtiments, mais aussi tirer parti de l’exceptionnelle qualité de la lumière de haute altitude. Les ciels d’un bleu saturé où s’étirent quelques nuages renforcent l’aspect irréel de ces bâtiments flambant neufs.

Série réalisée en 2016.

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