Trois contes avec plan de la ville de Foumban et légendes manuscrites
Arts graphiques
- Classification : Arts graphiques
- Attribué à : Ibrahim Tita Mbohou (1914 - 1977) ;
- Géographie : Afrique – Afrique centrale – Cameroun – Ouest – Noun (département) – Foumban
- Culture : Afrique – Bamoun
- Date : Milieu du 20e siècle
- Matériaux et techniques : papier vélin. crayon graphite, encres et crayons de couleur
- Dimensions et poids : 53,8 x 74,5 cm
- Donateur : Renaud Jouslin de Noray ; Donateur : Corinne Jouslin de Noray ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2008.70.10
Description
Notice d'Alexandra Galitzine-Loumpet, sept. 2016 : "Recto : trois groupes de vignettes dans la partie supérieure plus une carte de la ville capitale, Foumban, dans la partie inférieure. Ces quatre éléments sont des commandes du roi Njoya datant des années 1916-1918. Ils peuvent avoir été dessinés postérieurement, à partir de calques. La composition est disparate, la carte en constituant l’élément majeur et inattendu.Dans le registre supérieur de gauche à droite : conte « La civette et le léopard » (5 vignettes), conte « Le crapaud et le Milan » (5 vignettes) et conte « Mofuka et le lion » (4 vignettes) (voir également dessins Catalogue Dessins Bamum 1997 : 96-98). L’absence des légendes accompagnant les contes dans d’autres œuvres d’Ibrahim Njoya, la nature des coloriages laissent penser à un dessin d’Ibrahim Njoya inachevé et complété plus tardivement ou repris d’après des compositions antérieures. La graphie de l’écriture bamoun est toutefois celle du dessinateur. Sous chaque groupe un texte en bamoum encadré d'un liserai de couleurs (motif flèches), probablement une présentation résumée du conte. Dans le registre inférieur : plan de la ville de Foumban. Ces plans apparaissent dans les années 1916 - 1918 (un plan est joint à la lettre du roi Njoya au roi Georges V pendant les mois d’occupation britannique – déc. 1916/ mai 1917) et s’inscrivent dans le grand projet cartographique du roi Njoya, entamé en 1912 et qui aboutit à la carte du royaume, achevée en 1920. Le projet est politique et administratif : il s’agit de gérer le royaume et les litiges domaniaux et d’affirmer la légitimité dynastique du souverain face aux administrations coloniales et dans une moindre mesure, vis-à-vis des peuples voisins.Le dessin représente la capitale du royaume, Foumban (Mfo mben, sur les ruines des Mbem) avec ses enceintes et fossés remparts successifs établis à partir du règne du roi Mbuembue (Mbuombuo, 1er tiers du 19e siècle), les principaux axes de circulation (en rouge), le palais royal (au centre encadré de rouge), les rivières et les principales portes de la ville. Des toponymes accompagnent le relevé. Les tracés sont précis et conformes aux autres cartes connues. Les cartes sont généralement orientées Sud-Est. Plusieurs (4 environ) relevés de la ville ont été publiés (Galitzine-Loumpet 2011, Labouret 1935, Savary 1977). Une carte similaire est reproduite dans le catalogue Les dessins Bamum (1997 : 119). La présence de la carte dans ce dessin est étonnante : sans rapport direct, sinon comme représentation de certaines inventions du roi Njoya, elle pourrait être simplement liée à l’espace disponible. Une traduction des textes apporterait certainement des éléments d’information supplémentaires.Verso : tampons du palais royal, avec araignée, au centre."
Usage
Notice d'Alexandra Galitzine-Loumpet, sept. 2016 : "Ces dessins sont des créations en relation avec le règne de Njoya (vers 1892 - 1933) grand réformateur des institutions, créateur d'une écriture bamoum, protecteur des arts. Les différentes compositions de ce dessin sont attribuées, à Ibrahim Njoya (ca 1887-1962) cousin et homonyme du roi Njoya à qui est également attribué la mise en place des canons de représentations des différents souverains. Les dessins qui illustrent la vie du royaume, représentent les grands personnages ou des épisodes historiques, étaient réalisés et copiés grâce à l'utilisation de modèles puis de calques dans le cadre d’ « ateliers ». Plusieurs dessins attribués à Ibrahim Njoya, maitre incontesté, intègrent ainsi l’intervention de ses élèves ou sont repris d’après ses compositions et dans son style. Le coloriage de ce dessin par Ibrahim Njoya a sans doute été repris par un autre dessinateur : une photographie dans la collection d’Ismaël Tita Mbohou (Foumban, né 1952), fils d’Ibrahim Tita Mbohou (1914-1977) qui aurait pu posséder des modèles et/ou des calques d’Ibrahim Njoya dont il fut l’élève."