Sculpture anthropomorphe
Objet
- Classification : Objet
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Nouvelle-Calédonie
- Culture : Océanie – Kanak
- Date : Début du 19e siècle
- Matériaux et techniques : Bois sculpté
- Dimensions et poids : 8,5 x 34,5 x 12,5 cm
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2017.23.1
Description
La sculpture en bois représente un personnage nu dont le sexe est indécis. La figure est allongée sur le dos sur un support en bois dont le dos, gravé de chevrons, évoque un tressage. Les pieds du personnage dépassent du support. Trois trous sont présents de chaque côté du support.
Usage
Peut-être lié aux rites de fécondité. Une autre hypothèse serait un usage funéraire.Ce type de pièce est rare. On ne connaît que 19 dans les collections publiques de ces personnages masculins ou féminins couchés sur un plateau percé de trous de suspension.Les rares informations disponibles font état d’une utilisation de ces sculptures comme supports aux magies de grossesses au centre nord de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie (PATOUILLET, 1873). En 1857, le père Bernard rapporte qu’à Ouvéa, on déposait entre les bras de la défunte morte en couches, la figure d’un enfant pour calmer son esprit et prévenir toute action envers les vivants. Les fantômes des femmes mortes en couche étaient particulièrement redoutés dans l’ensemble de l’archipel calédonien. La qualification de ce type de figurine d’« enfant au berceau » trouve sa source dans ces informations et dans le traitement de corps représenté couché, presque toujours nu, glabre et la tête chauve. Le support quant à lui évoque le berceau tressé kanak dont les gravures au dos de la pièce renvoient aux figures du tressage. Cette hypothèse peine néanmoins à expliquer la présente de trous de suspension et pourquoi ces objets funéraires n’ont pas disparu avec la dépouille comme c’était l’usage. Il a été plus récemment proposé de rapprocher ces figurines de représentation de défunts, la représentation des tressages renvoyant non pas au berceau, mais aux vanneries supportant le corps du chef défunt (BOULAY, et al., 2013 p. 276).